Depuis des années, le mois de mars est toujours un moment délicat pour les autorités chinoises. Qui, pour l’occasion, renforcent leur contrôle sur la province.

Les touristes qui espéraient découvrir le Tibet peuvent passer leur chemin : les autorités chinoises l’ont annoncé, la province est interdite aux visiteurs étrangers pendant tout le mois de mars.
Une interdiction qui pourrait même se prolonger jusqu’en avril. Officiellement, il s’agit de questions de sécurité : l’hiver trop froid pourrait se révéler dangereux pour les voyageurs trop sensibles. Difficile à croire quand on sait qu’actuellement, à Lhassa, il fait plus de 10°C dans la journée. Le même temps qu’à Pékin.
Autre motif invoqué : les nombreuses célébrations religieuses qui vont avoir lieu dans les jours à venir ne laisseront aucun hébergement pour les touristes. Car, comme le souligne Zhang Qingli, le chef du Parti de la province, au Global Times, « les Tibétains s’apprêtent à célébrer les 60 ans de la libération pacifique du Tibet ».
Un demi siècle de confrontations
Ce que les autorités se gardent bien de mentionner, c’est que les Tibétains s’apprêtent en fait à célébrer le 52ème anniversaire du soulèvement de leur peuple, en mars 1959. Cette révolte, durement réprimée par les autorités chinoises, s’était terminée par la fuite du Dalaï Lama à Dharamsala.
Trente ans plus tard, en 1989, une autre révolte a éclaté en mars, elle aussi violemment écrasée par l’actuel président Hu Jintao, alors secrétaire du Parti communiste de la province. L’ampleur de la répression lui avait valu à l’époque le surnom de « boucher de Lhassa ».
Et plus récemment, entre le 10 et 14 mars 2008, une vague d’émeutes a éclaté à Lhassa. Le Tibet a été le théâtre d’une révolte anti-chinoise où 22 personnes, principalement des Hans, ont été tuées.
Recherche de la stabilité
La presse chinoise ne parle bien évidemment pas des derniers mouvements de contestations qui ont eu lieu il y a aujourd’hui trois ans. On préfère mettre l’accent sur l’entrée de l’Armée populaire de libération au Tibet, en 1951. Un événement qualifié par Pékin de “libération du Tibet”.
L’Assemblée nationale populaire, qui se déroule actuellement à Pékin, couvre bien ces commémorations. On y prône la stabilité de la région : il s’agit de la développer et la rendre plus active au sein du pays.
Le ministre chinois des transports, Li Shenglin, a ainsi déclaré dimanche que « tous les comtés du Tibet auront des routes pavées d’ici 2015 ». Bien qu’il ne précise pas le coût de l’entreprise, il explique que Pékin va doubler ses investissements afin que presque tous les villages soient accessibles par les grandes routes.
Un nouveau projet de voie de chemin de fer entre la province et le Xinjiang permettrait quant à lui aux voyageurs d’éviter 1 000 km de trajet selon l’agence officielle Xinhua. « Cette nouvelle ligne jouera un rôle signifiant dans le développement de l’économie des régions de l’Ouest » a expliqué Luo Yulin, le vice-gouverneur du Qinghai lors de l’Assemblée.
Pour info, la météo de Lhassa
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Bien triste anniversaire qui rappelle une blessure qui ne cicatrise pas avec le temps…Les faits sont simples: le 10 mars 1959, après dix ans d’invasion progressive par l’armée et l’administration chinoises, le peuple tibétain tentait une ultime révolte. Mais la main de fer du PCC avait déjà saisi le Tibet dans ses griffes. Il ne s’agissait pas de « libérer » le Tibet mais de l’annexer purement et simplement. Mao et ses conseillers, ont tout bonnement exploité le fait que le Tibet n’avait pas accompli les démarches nécessaires pour se donner une existence juridique officielle auprès des institutions internationales. Dommage que le Tibet n’ait pas proclamé son indépendance dès les années 20 comme l’a fait la Mongolie. C’est ce qui a sauvé la Mongolie, car sinon, elle aurait, à coup sûr, été annexée de la même façon. Le Tibet a été volé par la Chine, c’est ce que rappellera toujours cette date du 10 mars 1959.
Attention, la température à Pékin aujourd’hui va dépasser les 10°C. Je suggère d’interdire la ville au plus vite pour raisons de sécurité. A commencer par Wangfujing et Xidan, qui souffrent d’un microclimat très perturbé.
Bien triste anniversaire que très peu, voir pas, de média français ont parlé !
Le baissage de froc est très bien pratiqué par la presse, qu’elle soit parlée ou vidéo.
Moi… JE
Le pouvoir du plus fort contre le plus faible, hélas le monde marche souvent comme cela…
Malheureusement les chinois ont pratiquement gagné, la culture tibétaine est en bonne partie détruite par le développement de Lhassa par les hans!
Lhassa n’est plus du tout une ville intéressante à visiter, c’est un Bunker où les caméras sont plus nombreuses qu’à Londres (pourtant réputer comme un des villes les plus surveillées au monde).
Triste anniversaire, mais les gens qui possèdent l’information non censuré savent que la chine n’a pas libéré le Tibet mais annexé par l’armée du grand timonier!
Nous n’oublions pas…et un jour la vérité explosera à la figure du PCC et des chinois!
Quelle drôle d’idée que de croire que les Chinois voudraient la destruction de la culture tibétaine…
@Jean
Il suffit de voir ce qu’ils ont fait de Lhassa…Ou alors comment ils forcent les Drogpas (les bergers nomades des hauts-plateaux tibétains), à vendre leurs troupeaux et à s’installer dans des immeubles en béton tristes et sans perspectives. Il suffit de voir ce qu’ils ont fait à Serthar, il y a quelques années. Serthar était un monastère qui a grossi jusqu’à atteindre 8000 moines et moniales sous la direction de Khenpo Jigme Phuntsok. Un beau jour « les forces de l’ordre » sont venues à bord de camions pour détruire tous les bâtiments et disperser tous les moines à coups de matraques. Ils ont arrêté Khenpo Jigme Phuntsok, que l’on a plus jamais revu et qui est mort mystérieusement à l’hôpital sous bonne garde d’une « crise cardiaque ». Or, cette communauté ne faisait pas de politique, ne réclamait pas l’indépendance, elle souhaitait juste satisfaire paisiblement son droit de pratique religieuse. Cela s’est passé en 2001. C’est cela détruire l’âme d’une culture. Et c’est comme cela que l’on détruit un peuple. En détruisant son âme. C’est ce que fait le PCC chinois au Tibet depuis 60 ans.
Comme si des routes, des ponts, des voies de chemin de fer, des barrages électriques allaient rendre le sourire à un peuple qui n’est plus chez lui, qui n’a plus de droit de décision, qui ne dispose plus des droits les plus fondamentaux à déterminer de son avenir et de son destin? Oui les Chinois ont enclenché la destruction méthodique et implacable de la culture tibétaine depuis 60 ans, et s’ils continuent comme cela, ils pourront bien avoir atteint leur but d’ici peu.
Je ne savais rien de Serthar.
A ce sujet, ce qui est est relaté ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Khenpo_Jigme_Phuntsok est-il juste selon toi ?
Si un monastère rassemblait 8000 adeptes et refusait les injonctions gouvernementales la concernant, il se produirait la même chose où qu’elle se trouve en Chine et quelque soit son obédience. Je sais que c’est choquant, surtout pour nous, mais ce sont là les limites très étroites de la « liberté » de culte à la chinoise qui prétend interdire tout pouvoir hors de son contrôle.
Mais pour le reste, c’est ce qui se passe dans toute la Chine depuis 60 ans.
Veux-tu dire que les chinois veulent détruire la culture chinoise ?
je suis absolument d’accord avec Nuage Blanc. Pour avoir parlé à quelques étrangers qui revenaient du Tibet il y a 2 ans lorsque j’habitais à Chongqing, je confirme que la destruction de la culture Tibétaine est en marche depuis 60 ans et l’argument chinois qui conteste ces faits par le simple fait du développement économique et d’une meilleure vie pour ces habitants est faux.
En effet, ceux qui profitent le plus du développement au Tibet sont les Hans, une minorité de Tibétains profitent de ce développement!
Par exemple, la politique chinoise depuis 10 à 15 ans est de donner un meilleur salaire et une prime conséquente à tous les hans qui veulent aller s’installer au Tibet.
Et pour répondre à Jean, effectivement le prix du développement de la Chine est la disparation de la culture chinoise.
Aujourd’hui la vraie culture chinoise se situe dans les campagnes avec les gens pauvres. Tout le reste c’est juste du folklore!
Mais ces gens pauvres, et là je sais ce dont je parle, veulent avant tout une route, des ponts etc. pour améliorer leurs vies. Les jeunes n’ont aucune envie de rester dans les campagnes, même s’ils sont toujours heureux d’y retourner de temps à autres. Ils aiment entendre leurs parents chanter les chants anciens mais préfèrent apprendre les tubes qui les feront briller au KTV.
C’est une modernisation. Que nous pouvons déplorer car elle tire toutes les cultures du monde vers le modèle du rêve américain, mais nous l’avons « subie » nous-même en France sans qu’il y ait eu volonté de détruire notre culture…
Tu as raison jean. effectivement les gens des campagnes veulent avoir une vie plus facile et le développement peut leur apporter ça.
L’exode rural est en marche en Chine…400 millions de chinois vont migrer vers les villes d’ici 2030.
Effectivement , je déplore ce développement uniforme qui rendra la Chine peu attractive et dénué d’intérêt!
On peut d’ores et déjà voir ça dans des villes comme Shanghai ou Shenzhen qui n’ont rien de chinois. ce sont des villes internationales standardisées sur des modèles occidentaux et américains. Aller à shanghai, c’est comme aller à New York, Londres ou Paris…c’est moche, remplis de building et inintéressant!
Il faut que les Chinois arretent avec cette idee de Lenine qui consite a voir la religion comme l opium des peuples. Sinon, concernant la presence chinoise au Tibet, il y a comme dans tous ces genres de situation, du mauvais et du bon. L’abolition du servage est a mettre au credit du gouvernement chinois. Le developpement economique egalement : les Tibetains, quoi qu on en dise, vivent bien mieux aujourd hui qu avant l arrivee des Chinois (recul de la mortalite infantile et de l analphabetisation pour ne citer que deux exemples).
Sinon destruction de la culture tibetaine? Les specialistes de la question annoncent le contraire : le tibetologue de l Universite de Columbia, Robert Barnett, affirme « si la culture tibétaine à l’intérieur du Tibet est en train d’être prestement annihilée, comment se fait-il que tant de Tibétains de l’intérieur paraissent malgré tout avoir une vie culturelle plus dynamique – à preuve la centaine de revues littéraires en tibétain – que celle de leurs homologues exilés ? »
Biensur tout n est pas rose, mais c est toujours comme ca et ca le sera toujours.
Oui c est ca. Les Chinois doivent continier de vivre comme il y a deux siecles, en renoncant a la modernite occidentale, et faire la guerre avec des lances pierres.
Quel raisonnement de pot de chambre !
Bien sûr le servage a été aboli, mais pour une avancée combien ont été détruites ? C’est là qu’il faut regarder pas le doigt que montre le dénonciateur.
Il y a beaucoup de revues tibétaines ?
Cela ne vous rappelle rien ?
À chaque fois qu’un gouvernement brime une population, une culture ou quoi que ce soit d’autre, celui-ci crée des structures pour les brimés et les réconforter, cela permet de les recenser ! Comme par hasard, par la suite, ce même gouvernement sait où aller chercher les activistes.
N’est-elle pas belle la vie sous une dictature ?!
La liberté n’a pas de prix, même celui de sa vie.
Souvenez-vous des paroles : liberté, liberté chérie… (Les connaissez-vous au moins ?)
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La vie en rose ? (tout n’est pas…)
Rouge sang serait plus descriptif !
Moi… JE
@Jean
Oui, les évènements de Serthar sont vérifiés, ils ont même été filmés. Et Khenpo Jigme Phuntsok était un grand maître plein de sagesse et qui ne faisait pas de politique. C’est un immense gâchis auquel la Chine nous habitue depuis 60 ans. Oui, d’une certaine manière c’est leur propre culture que les Chinois ont commencé par détruire. La Révolution Culturelle a été d’une certaine façon un « suicide » culturel. Des pans entiers de la culture chinoise (et tibétaine) ont disparu dans cette folie destructrice. Le bouddhisme Chan notamment, qui a été l’un des sommets de la culture et de l’âme chinoises n’a pas résisté à l’arrivée des communistes au pouvoir. On considère que les derniers monastères où le Chan était pratiqué ont cessé leur activité dans les années 50. Avec le vénérable Hsü Yün, mort à l’age de 119 ans en 1959, a pris fin une immense tradition de sagesse chinoise. Il faut voir comment le monastère de Shaolin est devenu du simple « business », juste une vitrine. Oui, le matérialisme dénué d’âme que le PCC martèle depuis 60 ans a beaucoup détruit l’âme chinoise et sa propre culture. On rase les quartiers anciens dans les grandes villes, avec leurs maisons traditionnelles et leur atmosphère proprement chinoise, pour mettre des tours de bétons tristes et impersonnelles. Selon moi, les dirigeants chinois ont commis l’erreur de penser que la modernisation passait par l’éradication du passé, de « l’ancien ». Cela a été fait aveuglément, sans discernement. Un autre problème est le pouvoir des gouverneurs de régions, qui souvent agissent comme des seigneurs dans leur fief…Eh oui finalement le féodalisme a été finalement réinventé par le PCC…Et les prisonniers des camps de rééducation et des prisons chinoises sont les « serfs » d’aujourd’hui…
Quelle caricature! bien sur que les chinois ont le droit à une meilleur vie mais est-ce que copier le modèle occidental si éloigné de leur culture est une bonne chose?
Personnellement, je pense que c’est une erreur qui fera de la Chine un pays dénué d’intérêt culturel d’ici 30 ans environ!
On peut faire un parallele avec le Japon. Est ce que le Japon est denue d interet culturel? Si le gourvernement chinois decide d intedire le modele de vie occidentale a sa population, il faudrait qu il empeche chinois d ecouter de la musique pop, le rock, l empecher d apprendre la musique classique, et l empecher meme d aller au macdo etc.
Je pense que la modernisation ne peut se faire qu avec le recul de l Ancien monde : grattes ciels en verre a la place des maisons traditionnelles, usines a la place des forets, salsa et chachacha a la place des danses traditionnelles etc. Les deux vont de paire.
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mezig666 : Arrete de venir raconter tes salades d anticipation de Madame Soleil comme quoi le gouvernement va bientot arreter les dirigerants des revues en tibetain etc. La presence chinoise au Tibet est a double tranchant comme c est toujours le cas dans ce genre de situation.
S il existe une comparaison, la colonisation chinoise du Tibet est a rapprocher de la colonisation romaine de la Gaulle : nouvelles institutions, infrastructures plus developpees, apport technique et scientifique, contre repression des velleites separatistes.
@ EnDirectDeChine
La présence chinoise n’est pas à « double tranchant », pour les tibétains elle sonne purement et simplement le glas de leur culture, irrévocablement. Et si la culture tibétaine arrive à survivre ce sera « en marge », dans les endroits reculés où la surveillance et la répression se font moins fortes. Presque en cachette en somme, mais pour combien de temps?
L’exemple de Lhassa parle de lui-même, tout a été fait en dépit du bon-sens. Conserver le centre historique en l’état aurait été intelligent, cela aurait garanti un véritable attrait touristique à long-terme. Mais sous couvert de « modernisation urbaine », ils ont tout rasé et chassé les tibétains et fait de « Lhassa la capitale du Tibet », une « Lhassa capitale de province CHINOISE » avec ses alignements de bars à prostituées pour satisfaire les très, très nombreux militaires omniprésents.
Quel que soit l’angle sous lequel on prend le problème, les chinois se démasquent tout seuls dans leur entreprise d’éradication de la culture et du peuple tibétains. Que ce soit par volonté politique ou par ignorance et indifférence.
Il ne s’agit pas d’une simple « répression des velléités séparatistes »…Il s’agit d’un pouvoir matérialiste, aveugle et totalement paranoïaque…On est au-delà de la colonisation classique. Le pouvoir chinois n’a rien compris à la richesse de la culture tibétaine. Cela ne l’intéresse pas et ne l’a jamais intéressé. Pourtant les échanges et les apports réciproques auraient pu être considérables. Encore une fois, la politique chinoise au Tibet n’aura produit qu’un gâchis inouï comparable à l’arrivée d’un éléphant dans une boutique de porcelaine. Ils ont tout saccagé: les vies humaines, les monuments, les coutumes, les croyances, l’environnement…etc. Ô merci Mère-Patrie pour toutes ces souffrances sans nom que tu nous a amenées depuis 60 ans!
Je ne voudrais pas avoir l’air d’insister mais je ne crois pas qu’il y ait une « entreprise d’éradication de la culture et du peuple tibétains ».
Entre autres pour la raison que tu explique : « Le pouvoir chinois n’a rien compris à la richesse de la culture tibétaine. Cela ne l’intéresse pas et ne l’a jamais intéressé. »
La culture tibétaine n’est absolument pas un enjeu pour le pouvoir chinois si ce n’est en tant que pôle d’attrait touristique et à ce niveau, son intérêt bien compris est de conserver cette culture. Mais n’y comprenant rien, ça peut effectivement donner « un gâchis inouï comparable à l’arrivée d’un éléphant dans une boutique de porcelaine ».
Cette incompétence est sans doute une composante du recul de la culture tibétaine ancestrale, mais le développement et l’ouverture en est une autre.
Nuage blanc, mon expérience tibétaine est très limitée. Mais j’ai eu la chance d’être invité à un mariage (le frère de cœur d’un excellent ami) dans un village tibétain près de Heishui en 2009. J’ai glané tout ce que j’ai pu de ces instants magiques. Mais je n’ai pas ressenti l’apocalypse que tu décris. Pour résumer (sur un micro-échantillon, j’en suis conscient, mais selon les personnes que j’ai rencontré, toutes tibétaines) la langue tibétaine n’a pas reculé d’un pas et aucun recul n’est à l’horizon puisque le tibétain est la langue du quotidien et de la famille. Les gens sont globalement contents que leurs enfants puissent aller à l’école, chance qu’ils n’auraient pas eu étant donné leur statut de paysan (selon leurs propres mots). Toujours d’après eux, une personne sur trois saurait lire et écrire le tibétain. Par contre, seul le mandarin est enseigné à l’école (j’imagine que le niveau ne doit pas être très élevé, en tout cas, j’ai pu constater que la langue écrite d’usage est en général le tibétain, sauf sur certaines affiches bilingues). J’ai essayé d’avoir leur sentiment sur le devenir de leur culture. Parmi les invités, il y avait un artiste (danseur) qui avait déjà voyagé en Europe. Lui était optimiste et convaincu que ses enfants maitriseront la langue tibétaine. Il y avait à l’autre extrême une commerçante de Heishui que j’avais d’abord pris pour une Han vu sa mine citadine et qui pensait que la culture tibétaine était en train de se perdre (je n’ai pas compris pourquoi elle semblait avoir elle-même totalement occidentalisé son look si elle regrettait sa culture-mère). Mais la plupart des gens n’avaient pas de vrais avis là-dessus. C’est surtout chez mes amis directs, Hans, que ce point faisait l’objet de discussions passionnées. Les nouvelles maisons n’étaient pas dans le style du pays, les gens portaient de moins en moins les vêtements traditionnels, tous les rites du mariage n’étaient pas conformes… Bref, des discussions de parisiens arrivant en Savoie dans les années 70.
Mon « enquête » a été bien pauvre, j’en convient. Sans interprète, dans un mandarin de débutant… Mais ce qui a été pour moi le plus révélant, c’est quand les rondes de la fête on pris un second souffle, passant du traditionnel au moderne. Presque tout le monde à suivit. Les plus jeunes avec un sourire qui voulait dire « enfin! » les plus âgés avec un rire qui voulait dire « allez, on s’y jette ». S’en est suivit une succession de danses culturellement indéfinissables mais tout le monde s’en foutait, les étoiles doivent s’en souvenir encore, demandez-leur !
Bref, j’ai pour habitude de ne pas contester les fait qui sont rapportés, mais j’ai beaucoup de mal à entendre la thèse de « l’entreprise d’éradication ». Que le pouvoir chinois soit matérialiste, aveugle pour certaines choses et paranoïaque pour tout ce qui pourrait ressembler à un menace pour l’unité et la stabilité du pays, je suis d’accord. Mais lui prêter des intentions contraire à son intérêt, non. Et son intérêt n’est pas dans une répression croissante ou pour des motifs culturels.
Pour Pékin, la situation idéal serait sans doute que Dharamsala ne joue plus à se proclamer gouvernement tibétain en exil, et que le Dalaï Lama soit au potala, mais en tant que chef religieux uniquement. Ce qui n’a hélas aucune chance d’arriver.
@ Nuage blanc
Je ne comprends pas votre réponse, elle confirme le commentaire que j’ai fait en apportant des précisions.
C’est plus long à lire, sans plus.
Moi… JE