Alors que le dernier bilan provisoire du séisme fait état de 710 morts et plus de 10 000 blessés, le nombre d’écoles détruites pose question.

Dure nuit pour les habitants de la préfecture de Yushu, gravement touchée par un séisme de magnitude 7.1 hier matin. Durant la journée d’hier, au moins 25 répliques du séisme ont été constatées, dont une d’une magnitude de 6,1. La région, située à plus de 4500 mètres au dessus du niveau de la mer, connaît des températures inférieures à zéro et des tempêtes de sables, rendant le travail des secouristes difficile.
Selon Pan Zhigang, chef de la sécurité publique de la préfecture cité par le China Daily, six villes sont encore totalement coupées du monde et 90% des bâtiments habités ont été touchés par le séisme. La catastrophe a fait 710 morts selon, le dernier bilan officiel, publié, vendredi matin
Et parmi celles-ci,il y aurait un grand nombre d’enfants, selon plusieurs ONG citées par le South China Morning Post.
Les « écoles tofu » pointées du doigt
Le directeur de la croix rouge locale a assuré à la Radio Nationale Chinoise que 70% des écoles de Yushu se sont effondrées. Lors du désastre, la plupart des enfants étaient à l’intérieur de leurs écoles, puisque la majorité de celles ci sont des internats, a expliqué un membre l’ONG éducative Gesanhua, qui est en relation avec plus de 120 écoles de la province, au quotidien hongkongais.
Le spectre du séisme de 2008 dans le Sichuan plane donc sur le Qinghai : à l’époque, au moins 5335 élèves avaient péri dans leurs écoles, qui s’étaient massivement effondrées. Les parents des victimes avaient demandé l’ouverture d’enquêtes sur la corruption parmi les officiels, accusés de les avoir faites construire au moins cher pour mettre l’argent de côté.
Des dizaines de journalistes bloqués à l’aéroport
Selon le site Global Voices, des dizaines de journalistes ont été bloqués hier à l’aéroport de Wuhan. Le South China Morning Post rapporte que plusieurs rédactions ont reçu une note officielle déclarant les incitant a rappeler au plus vite tous leurs reporters, « pour des raisons de sécurité en raison des fréquentes répliques ». Mais selon le quotidien hongkongais, certain d’entre eux ont décidé d’outrepasser l’interdiction, et envoyé malgré tout des reporters.
Beaucoup d’informations ont donc circulé par Internet. Un compte Twitter (pourtant toujours censuré en Chine) a été mis en place, sur lequel des informations sont récoltées via un numéro de téléphone largement diffusé hier. Un compte similaire a également été créé sur donxi.net, son équivalent chinois. Plusieurs plateformes et blogs collectent des photos du désastre.
Par ailleurs, sur les forums, les internautes font part de leur émotion après la catastrophe. Des systèmes de dons aux victimes sont déjà en train de s’organiser. En 2008, l’émotion créée par le séisme avait entraîné un nombre important de donations individuelles.
