Une centaine de journalistes étrangers basés en Chine ont fait état d’une nette détérioration des conditions de reportage dans ce pays, dans un questionnaire dont les résultats ont été annoncés jeudi par le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC).
Une majorité écrasante (94%) des 108 membres du FCCC — organisation « illégale » pour Pékin — ayant participé à cette enquête ont estimé que leurs conditions de reportage s’étaient dégradées au cours de l’année écoulée.

Mme Jiang Yu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui gère les relations avec la presse étrangère accréditée, a rejeté les résultats de cette enquête, estimant au contraire que la liberté d’informer s’était « accrue » en Chine.
Pourtant, 70% des journalistes étrangers interrogés ont fait état d' »ingérence, harcèlement, et/ou violences au cours de l’année écoulée« .
Quelque 40% ont aussi indiqué que leurs sources chinoises avaient été « harcelées, interpellées, soumises à interrogatoire (…) du fait de leur contact avec des journalistes étrangers« .
« En 14 ans de présence en Chine, il s’agit de loin de la période la plus violente« , a déclaré l’un des journalistes, travaillant pour une télévision.
« La nature du harcèlement physique est bien pire« , ajoute-t-il, « les policiers en uniforme comme en civil, les autorités locales et même les simples citoyens estiment désormais possible d’empêcher la presse étrangère de faire son travail« .
Lire la suite de la dépêche AFP
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Les critères « objectifs » ne sont sûrement pas les mêmes d’un côté comme de l’autre.
Cependant, je ne sais pas pourquoi, mais vu les mensonges permanents pour la stabilité sociale (notamment), je croirais plus l’un que l’autre…
L’existence d’une guerre médiatique sur le territoire chinois semble être un vrais problème.
Si la stabilité sociale est l’objectif reconnu des uns, je n’aurais pas la naïveté de croire que le désir d’informer tout simplement soit la motivation des autres.
On est dans une impasse dès lors que le vrais métier de journalisme inclue la dimension de contre-pouvoir et que le pouvoir chinois est allergique à cette notion.
On peut alors considérer qu’il n’y a pas de journalisme en Chine, que c’est tout simplement interdit.
La question à se poser est d’une part pourquoi, et d’autre part quel est le meilleur chemin pour que le journalisme se développe en Chine.
A mon humble avis, le pouvoir chinois rejette tout embryon de contre-pouvoir tout simplement parce qu’il n’aurait pas les moyens de le dominer à moyen terme. En France, nous n’avons plus ce problème depuis longtemps. Le pouvoir n’étant que mascarade, le contre-pouvoir ne pose guère de problème.
En Chine, le pouvoir politique n’est pas un leurre mais une réalité concrète, donc fragile. Le « journalisme » est donc, comme toute autre institution, mobilisé par l’état pour maintenir le pays.
C’est pas démocratique, c’est vrais. Mais qui peut affirmer que ce pays puisse sans drame se passer de cette stabilité ? N’oubliez pas le contexte : la Chine sort tout juste su quart-monde ! Ses moyens restent très limités face à ses besoins…
@jean, ça faisait longtemps que je t’avais pas lu et c’est toujours aussi agréable… la chine n’a d’autres choix pour maintenir une certaine croissance nécessaire au nombre d’habitants…