Il s’agit d’une histoire tragique, rapportée par Radio Free Asia, qui n’est qu’ « un petit exemple » de la condition des séropositifs en Chine, d’après l’activiste Chang Kun.
Chen et son épouse, habitants du Henan, sont atteints du Sida, qu’ils ont contracté par transfusion sanguine. Une situation « typique » dans cette province pauvre du centre de la Chine, où l’on trouve le taux de séropositivité le plus fort du pays.
Le 28 février dernier, Chen Guolu s’était rendu à Pékin pour tenter de présenter une pétition à l’Assemblée Nationale Populaire, dont se tient actuellement la réunion annuelle.
Il cherchait ainsi à attirer l’attention du législateur, et des médias qui couvrent l’évènement, sur le manque de soin dont souffrent les séropositifs dans le comté de Linying, dont il est originaire.
Dès le lendemain de son arrivée, il est rapatrié de force dans sa ville natale et gardé en détention pendant 10 jours. Les autorités de Linying ne tenaient apparemment pas à ce que son cas s’ébruite.
« Quand ils m’ont placé en détention, j’ai protesté en leur expliquant que ma femme et moi étions tous les deux très malades. Mais le chef du village m’a dit qu’elle était en bonne santé, qu’il y avait du personnel médical et un docteur qui prenait soin d’elle » raconte Chen après sa libération.
Sa femme est en fait mourante. Son fils aurait tenté de téléphoner aux autorités plusieurs fois pour prévenir Chen, et s’est rendu au centre de détention pour demander à ce que son père puisse accompagner sa femme à l’hôpital. Sans succès.
« Ma femme a fini par être envoyé à l’hôpital, raconte Chen Gulou C’est seulement à ce moment-là que j’ai été libéré du centre de détention. Mais quand je me suis enfin précipité à l’hôpital samedi dernier dans l’après-midi, ma femme était déjà à la morgue. ».
Chang Kun milite pour que des mesures concrètes soient prises pour améliorer la situation de ces malades. Et le premier pas serait celui de la transparence, explique-t-il.
Les statistiques de Pékin concernant le Sida seraient largement sous-évaluées, et les autorités imputent la majorité des contaminations aux relations sexuelles non protégées.
Pour les activistes chinois ou étrangers, elles ne représenteraient en fait que 10% des cas d’infection, et ce sont les transfusions sanguines, dans les milliers de centre de vente de sang encore présents dans les campagnes pauvres du pays, qui représenteraient le plus grand danger.
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