Conséquence du développement économique de la Chine, certaines valeurs traditionnelles se perdent ou se transforment. Ces dernières années, on observe une augmentation considérable du nombre de divorces, parfois pour des raisons très « terre-à-terre ».

A quelles valeurs peut-on se raccrocher dans une société ou tout a changé en quelques décennies ? C’est ce que semblent se demander les « post 80 » (la génération née après 1980).
Vivant dans un monde totalement différent de celui dans lequel ont grandi leurs parents, ces jeunes acteurs de la Chine moderne ne savent plus à quoi se réferrer et remettent en cause les valeurs traditionelles.
C’est le cas, par exemple, du mariage. Pilier de la famille, dont on connait l’importance dans la société traditionnelle chinoise, ce rite obligatoire (de préférence avant trente ans) a aujourd’hui du plomb dans l’aile, en particulier dans les grandes villes.
Suivi de près par Shanghai, Pékin est en effet en tête du classement, explique le Global Times, avec un taux de divorce de 39%, et 30 000 divorces en 2009, soit 5 fois plus qu’en 2001.
Selon le Yangze Wanbao, dans 20% des cas, le divorce est intervenu moins de 3 ans après l’union, et dans un tiers des cas, moins de 5 ans après. 52 couples ont même divorcé moins d’un mois après leur mariage !
Sur toute la Chine, selon des chiffres du ministère des affaires civiles rapportés par le China Daily, 1,71 milion de couples ont divorcé en 2009, une augmentation de 10,8% par rapport à 2008.
Et bien qu’il n’existe pas de chiffres spécifiques pour les “post-80”, selon toute vraisemblance, cette génération d’enfants uniques est la première touchée. L’Association chinoise de recherche sur la famille et la jeunesse estime ainsi que près de 30% des mariages au sein de cette génération échouent.
Le nerf de la guerre : l’argent
“La raison pour laquelle le taux de divorce est si haut chez les “post-80” est principalement le fait qu’ils accordent de l’importance à leur propre intérêt et ne se préoccupent que rarement des sentiments des autres, explique au quotidien officiel le vice-directeur du centre de recherche chinois sur les jeunes et les enfants. Ils sont officiellement la première “génération-moi” de Chine”.
Quelle que soit la manière dont on analyse ce phénomène, un mot revient en permanence dans les médias qui en parlent : l’argent.
Ce sont par exemple les problèmes financiers qui ont ruiné le couple formé par Xiao Li et son mari, dont l’histoire est racontée par le Yangze Wanbao. Fraichement mariés, les deux tourtereaux partageaient scrupuleusement tous les frais d’un voyage dans les Yunnan… Jusqu’au cadeau du mari à sa femme, dont celui-ci lui a fait payer la moitiée, provoquant sa colère, et le divorce.
Selon un sondage publié par le Quotidien du Peuple, 78% des Chinois se sentent aujourd’hui mal à l’aise par rapport au mariage et pour 63% d’entre eux, c’est le fait que les gens accordent trop d’importance aux biens matériels qui est la première cause de rupture.
Petits arrangements légaux
Ce phénomène prend une telle ampleur que la cour suprême populaire prépare actuellement un “projet d’interprétation juridique de la Loi sur le mariage” stipulant que lors du divorce, les biens pré-maritaux seront reconnus comme les biens personnels de la personne qui les a achetés et non pas comme patrimoine commun du couple.
Une façon de rassurer les tourtereaux, qui ne risquent plus d’être dépossédés de la moitié de leurs biens par leurs futurs ex-conjoints.
Enfin, plus étonnant, on observe depuis cette année l’apparition de “faux divorces”. De plus en plus de couples choisissent désormais de divorcer pour des raisons bien loin des problèmes de coeur, rapporte le China Daily.
En cause, l’établissement par le gouvernement d’une série de mesures visant à calmer la spéculation immobilière. Parmi celles-ci, l’obligation pour les banques d’augmenter considérablement le montant de l’acompte et le taux d’intérêt de l’emprunt lié à l’acquisition d’un deuxième logement.
Divorcer et mettre le deuxième appartement au nom du conjoint peut donc permettre de contourner cette loi et d’économiser des centaines de milliers de yuans.
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Que le mariage et le divorce soient une affaire d’argent n’est pas nouveau ni en Chine ni ailleurs.
Voir par exemple Le Mariage de Tuya (2006), AlloCiné [http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=127603.html] :
Au coeur de la Mongolie chinoise, Tuya se bat pour faire vivre ses enfants et son premier mari blessé suite à un accident. Afin de résoudre ses problèmes, elle décide de divorcer et de trouver un nouveau mari. A la seule condition que celui-ci accepte de supporter toute sa famille, y compris son premier époux.
De la même manière il y a eu un certain nombre de cas de Chinoises qui ont rapidement épousé des Français, dans le but de divorcer une fois obtenu la résidence en France, puis ont fait venir leur premier mari chinois en France par le regroupement familial…
Du grand art, cette façon de tout tourner en noir vis-à-vis de la Chine.
En pourcentage, les Chinois divorcent moins que les Français, passons sur ce détail.
Mais quand un Chinois divorce, c’est mal (des valeurs qui se perdent, des préocupations financières etc.)
En France, on considère que le divorce est un des acquis de la lutte des femmes pour leur émancipation.
Pour bulgogi, tu déduis quoi du ragot que tu colportes ? Si quelques chinoises ont réussi le coup dont tu parles, je les félicite. Il faut bien que quelques gogos payent pour le certain nombre de cas de Français laissant croire à des Chinoises qu’ils les épouseraient et les laissant en plan au petit matin.
Pas la peine de s’échauffer si vite, jean/abdu.
Ce que dit bulgogi est vraisemblable, la situation des gens est parfois tellement précaire et désespérée, cela peut mener à des développements extrêmes, par exemple en communauté Dongbei.
Il y a eu plusieurs affaires suivies par le Consulat à Shanghai… C’était une technique assez courante.
C’est sans doute vrais, mais ça reste du commérage de bas étage que de le rapporter incessamment.
Ce qui est très pénible c’est que de l’existence de ces quelques cas on fait des généralité au point d’inventer des explications là où il n’y a que des histoires personnelles.
La pire histoire d’escroquerie au mariage que je connaisse est bien franco-française. Je ne la raconterais pas par égard au copain qui en a été victime et surtout parce qu’il n’y en a aucune conclusion générale à tirer.
Jean : pourquoi dis tu incessamment ? Je raconte un phénomène qui a occupé plusieurs administrations françaises, je le dis une fois, dans le cadre d’une discussion. Ce n’est pas du commérage, c’est un système qui a préoccupé le gouvernement français. Point. Pourquoi tu reviens en parler comme ça ? C’est toi qui fait une fixation sur cette affaire…
Disons alors que le l’ai trop lu.
Sur les forums qui viennent à parler de mariage et de Chinoises, ce commérage ressort toujours.
Alors les lieux communs de ce style effectivement me sortent par les yeux et je fais une fixation dessus.
Désolé, tu n’y es sans doute pour rien.
Le gouvernement français aime jouer sa popularité en flirtant à la limite de la xénophobie tout en restant bien entendu dans le strict respect du droit. Il choisit les préoccupations qu’il souhaite afficher. C’est flagrant dans ce cas.