Avec l’augmentation du niveau de vie en Chine et la récente facilitation des procédures de visa pour les touristes chinois, ceux-ci sont de plus en plus nombreux à venir passer leurs vacances au Japon… Et à investir en nombre les centres commerciaux, dans lesquels ils dépensent parfois des sommes considérables.

Alors que l’économie japonaise traverse une période morose et que le pouvoir d’achat stagne, le Japon est en train de se rendre compte de l’émergence d’une forte classe moyenne chez le voisin chinois. Les touristes envahissent les centres commerciaux de Tokyo, qui leur déroulent le tapis rouge.
Déjà constaté ces dernières années, le phénomène est d’autant plus visible visible depuis la facilitation de l’obtention des visas pour les touristes chinois. Alors que ceux-ci ne pouvaient venir individuellement que si ils justifiaient d’un salaire annuel d’au moins 250 000 yuans, ils l’obtiennent désormais à partir de 60 000 yuans par an.
Entrée en vigueur en juillet, cette mesure, qui devait, selon l’estimation de l’Agence de Tourisme Japonaise, rapporter 14 000 milliards de yens en revenus directs et indirects au Japon, et créer 820000 emplois dans le secteur touristique, semble déjà porter ses fruits.
Ainsi, selon le Guardian, le nombre de touristes chinois ayant visité le Japon a déjà augmenté de 80% par rapport à l’année dernière.
Or, la plupart des touristes chinois profitent de leur séjour à Tokyo pour faire du shopping leur activité principale. Les revenus de la classe moyenne chinoise ne cessent d’augmenter, et les chinois sont amateurs des produits japonais, considérés de grande qualité.
Selon l’Agence du Tourisme Japonaise, les touristes chinois dépensent chacun en moyenne 116,568 yens lors de leur séjour au Japon, contre 70 000 pour les taïwanais et 250 00 pour les américains.
Une aubaine pour les centres commerciaux, dont les ventes déclinent sans discontinuer depuis 27 mois, selon l’Association des Centres Commerciaux du Japon.
Des espaces réservés aux chinois dans les centres commerciaux
Devant cet afflux massif de consommateurs, les grands magasins de la capitale nippone sont déjà en train de s’adapter.
C’est pourquoi dans le quartier branché de Ginza, à Tokyo, le mandarin est presque autant parlé que le japonais.
Selon le Wall Street Journal, au centre commercial Mitsukoshi Ginza, 5 vendeuses sont bilingues, dont l’une pour la marque de cosmétique Shiseido, très appréciée en Chine. Cet hiver, la grande surface avait spécialement réservé aux touristes chinois un espace à l’occasion du nouvel an lunaire.
En décembre dernier, l’entreprise de vêtements Melrose corporation a distribué un manuel de mandarin à ses employés.
« Nous avons réalisé qu’un grand nombre de nos magasins étaient en contact avec des chinois presque quotidiennement« , a expliqué le responsable presse de la marque au Guardian.
L’arrivée de ces touristes de l’empire du milieu est donc la bienvenue pour les gérants des centres commerciaux de la capitale. Elle pourrait même, selon certain, redonner du souffle à l’économie.
« La consommation des touristes étrangers sera positive pour l’économie, analyse Hiromichi Shirakawa, économiste en chef au Crédit Suisse du Japon. Nous pensons que cela aidera la croissance japonaise. Pas de manière significative, mais cela pourrait avoir une certaine ampleur« .
Une confirmation de plus de la dépendance grandissante du Japon vis-à-vis de la Chine. L’année dernière, cette dernière avait dépassé les Etats-Unis comme premier pays importateur de produits japonais.
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