Le métro de Pékin ne dispose pour le moment que de trois lignes. Mais les travaux colossaux qui sont en cours devraient rendre le moyen de transport beaucoup plus efficace et pratique.
Dongzhimen, Pingguoyuan, Qianmen … Autant de noms obscurs qui sonnent aussi familiers aux Pékinois que Châtelet et Stalingrad aux Parisiens. Le « ditie » de la capitale chinoise n’est pas encore devenu une institution comme le métropolitain, mais les Jeux Olympiques pourraient fort lui conférer ses lettres de noblesse.
Pour l’heure, Pékin ne compte que trois lignes de métro. La ligne 1, qui traverse la ville d’Est en Ouest. La ligne 2, circulaire, qui longe le deuxième périphérique. Et fort logiquement, la ligne 13, qui effectue une boucle entre deux grandes stations de la ville en desservant tous les quartiers au nord. Fort logiquement en effet car le numéro de la ligne 13 n’est pas anodin. Ce métro est inscrit dans un cadastre très précis qui prévoit la construction d’une dizaine de lignes en dix ans. La ligne 13 existe donc déjà mais à terme, Pékin devrait disposer de 15 lignes numérotées.
Mais le passage à la modernité n’est pas qu’une expansion. Sur le quai de la station Dongsishitiao, un garde de la nouvelle police du métro renseigne : « Les lignes anciennes vont avoir de nouveaux trains car ceux-là, c’est vrai qu’ils sont pas terribles. » Les travaux des deux premières lignes de métro ont commencé en 1965 avec des objectifs militaires. Les trains datent des années 1980, lorsque les lignes ont été ouvertes aux étrangers. De plus, tout le système de ticket a été bouleversé. En mai, le gouvernement a lancé une carte magnétique qui sera amenée progressivement à remplacer les tickets à l’unité achetés au guichet. La carte peut être chargée jusqu’à 50 yuans dans les principales stations ou les bureaux de poste. Des abonnements mensuels ont également été mis en place.
Ainsi, des bornes magnétiques ont fleuri dans les stations aux côtés des femmes qui ont été employées à récupérer les tickets pendant quarante ans. L’une d’elles indique que le sort qui leur est réservé ne fait aucun doute : « Pour l’instant, il y a encore des gens qui achètent des tickets. Et puis on surveille. Mais tôt ou tard, on n’aura plus besoin de nous. » Pourtant dès 2007, un nouveau système de ticket doit être mis en place… Et l’expansion du métro suppose bien que les possibilités de reclassement soient multiples. En passant de 100 à 250 kilomètres avant 2008 avec le projet de construire jusqu’à 1 000 kms de réseau avant 2050 !, Pékin a fait le choix de remplacer à long terme la voiture par le métro. Les autorités confient vouloir draguer 60 % du trafic urbain à cet horizon, contre moins de 10 % aujourd’hui !
Déjà, les citadins en rêvent. « J’attends ça avec impatience : avec un arrêt à Zhongguangcun, je vais utiliser le métro tous les jours ! » Li Jingjun est doctorant dans l’une des universités du quartier technologique. Il prend déjà le métro deux à trois fois par semaine et utilise la carte prépayée. « Il y a bien sûr énormément de monde, surtout aux heures de pointe, mais la ligne 13 est très agréable. » Comme tous les métros du monde, de 7 h à 9 h et de 16 h à 18 h 30, la foule est compacte. Et lorsqu’un métro s’approche, les Chinois sont sans merci pour atteindre un siège. Mais le développement du réseau participera à désengorger la ville qui sature en surface.
Pékin a fait le choix du métro sans demi-mesures. Appel à des investisseurs étrangers, construction du premier pont à haubans pour un métro asiatique, déblocage de fonds publics record … Très vite, la capitale aura rattrapé son retard sur les villes occidentales et disposera d’un moyen de transport séduisant.
Métro : Beijing Dixia Tielu :
Ligne 1 – Pingguoyuan – Sihui Dong – Tuqiao
Ligne 2 – Ligne circulaire Xizhimen – Dongzhimen – Qianmen
Ligne 13 – Xizhimen – Guoying – Dongzhimen
Ligne 4 (ouverture 2007) – Beigongmen – Majiabao
Ligne 5 (ouverture 2007) – Taipingzhuangbei – Songjiazhuang
Ticket : 3 yuans (0,3 €)
Ticket ligne 13 + ligne 2 : 5 yuans (0,5 €)
Carte mensuelle : 60 yuans (6 €) ; 90 yuans avec la ligne 13 (9 €)