Le Premier ministre canadien Stephen Harper a achevé sa visite en Chine continentale samedi à Shanghai, la capitale économique et financière, avant de se rendre à Hong Kong, a-t-on appris auprès de l’ambassade du Canada. M. Harper a visité samedi le site de l’Exposition universelle de 2010 à Shanghai, puis devait s’est rendu dans l’ancienne colonie britannique Hong Kong, dernière étape d’une visite de quatre jours en Chine qui s’achève dimanche, a-t-on précisé de même source.
Après avoir été reçu jeudi à Pékin par le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao, M. Harper a souligné que les relations entre les deux pays connaissaient une « nouvelle ère importante ». A l’occasion de cette visite, sa première depuis sa prise de fonction en 2006, la Chine et le Canada ont signé une série d’accords, notamment dans le domaine du changement climatique et de l’efficacité énergétique.
La Chine a également accordé au Canada le statut de destination approuvée, ce qui permettra aux touristes du pays asiatique de se rendre plus facilement dans la nation nord-américaine. Pour M. Harper, cette décision pourrait « faire augmenter le tourisme de 50% ». « C’est opportun à l’approche des jeux Olympiques au Canada », a-t-il souligné.
Les relations sino-canadiennes étaient plutôt tièdes ces dernières années en raison des critiques du gouvernement conservateur de M. Harper sur les atteintes aux droits de l’Homme en Chine et des soupçons d’espionnage. Jeudi, le Premier ministre chinois Wen Jiabao y a fait référence, soulignant qu’un dirigeant canadien ne s’était pas rendu en Chine depuis cinq ans. « Cinq ans, c’est trop long pour une relation comme la nôtre et c’est pourquoi les médias chinois ont estimé que cela aurait dû avoir lieu avant », a-t-il lancé à M. Harper.
Vendredi soir à Shanghai, dans un discours devant des hommes d’affaires, M. Harper s’est cependant défendu d’avoir sacrifié, à l’occasion de cette visite, la défense des droits de l’Homme sur l’autel des relations économiques. « Notre gouvernement croit, et a toujours cru, qu’une relation économique qui profitera aux deux nations n’est pas incompatible avec un dialogue efficace et franc sur des valeurs fondamentales comme la liberté, les droits de la personne et la primauté du droit », a-t-il dit.
Ottawa a semblé adopter ces derniers temps un ton plus conciliant envers Pékin, certains voyant là une réponse à des critiques émanant d’entreprises canadiennes se plaignant d’être tenues à l’écart du marché chinois, et des quelque 1,3 million de Canadiens d’origine chinoise. Les échanges commerciaux entre le Canada et la Chine ont atteint un record de 53,1 milliards de dollars canadiens (50,3 milliards USD) l’an dernier, selon les responsables canadiens.