Le ras-le-bol des passagers des avions chinois

Il n’y a pas plus déterminé qu’un passager chinois en colère et sûr de son bon droit. C’est ce qu’ont découvert à leurs dépens les responsables des aéroports de Shanghai et de Canton.

La semaine dernière, à Pudong, une vingtaine de passagers a envahi le tarmac, perturbant le trafic et empêchant l’atterrissage d’un vol long-courrier. Ces usagers, dont le vol avait été annulé pour cause de mauvais temps, avaient demandé à la compagnie concernée, Shenzhen Airlines, de les dédommager. En vain. C’est alors qu’ils ont décidé de prendre les choses en main, comme l’explique l’un de ces passagers sur son compte Weibo : « Puisque personne n’essayait de résoudre notre problème, nous avons décidé d’envahir la piste ».

Une solution à première vue efficace : Shenzhen Airlines a accepté de verser 1000 yuans à chaque passagers. De quoi donner des idées aux autres usagers : le ciel chinois compte en effet de plus en plus de naufragés, qui subissent régulièrement des retards de plusieurs heures sans aucune explication ou compensation. Car si la direction de l’aviation civile a sommé les compagnies aériennes de faire des efforts, elle n’a pas établi de règles fixes sur les montants à verser en cas de retard importants, ne laissant aux passagers pas d’autres recours que ces actions coup de poing.

L’affaire shanghaienne a ainsi fait des émules : deux jours après, à Canton, des passagers de Hainan Airlines ont également pris la piste d’assaut, alors que plus de 100 vols étaient annulés en raison de pluies diluviennes. Sur Weibo, une internaute surnommée « Miss Xiaobaiyang » explique avoir même vu un homme retirer sa chemise et se coucher devant un minibus de transport VIP pour en bloquer le passage…

Des incidents loin d’être pris à la légère : la police a annoncé avoir ouvert une enquête. Les passagers, accusés d’avoir violé les règles de sécurité de l’aviation civile chinoise, encourent en théorie jusqu’à cinq ans de prison.