Si l’avion permet aujourd’hui de relier la Chine à l’Europe en quelques heures, certains voyageurs nostalgiques ou peu pressés préfèrent traverser le continent en train, et prendre le Transmandchourien.

Le Transmandchourien est certainement le plus méconnu des trains transsibériens. Il traverse la Russie et la Mandchourie pour relier Moscou et Pékin en une semaine.
En près de 9000 kilomètres, le train quitte l’Europe pour l’Asie et longe le temps d’une journée la « perle de Sibérie », le lac Baïkal. La transparence de cette mer d’eau douce permet de voir jusqu’à 40m de profondeur en été. L’hiver, certaines plaques de glace s’entrechoquent et remontent à la verticale formant de petites montagnes transparentes sur le chemin des voitures qui traversent le lac.
Le train traverse ensuite la toundra sibérienne et contourne la Mongolie pour descendre vers Pékin par les routes de Mandchourie.
Il y a deux façons de voyager en Transmandchourien. Certains prennent le train en pointillé, s’arrêtant régulièrement en chemin pour des périodes plus ou moins longues. D’autres préfèrent faire le voyage d’une seule traite. Ils sortent prendre l’air aux arrêts de 10 à 30 minutes et regardent défiler le paysage en oubliant le temps.
Prendre le train, Prendre le temps
Prendre le Transmandchourien c’est faire une expérience particulière du temps. Le train traverse plusieurs fuseaux horaires, tout en conservant affichée l’heure de Moscou, dans les wagons et les gares. Chaque voyageur vit selon un rythme propre en fonction de l’endroit où il est monté dans le wagon.
Certains passagers ne sortent qu’au coucher du soleil et il arrive souvent de voir par les portes entrebaillées, certains prendre leur petit déjeuner alors que d’autres terminent leur dîner. Lorsque l’on vit une semaine dans un train, la vie ralentit et les heures n’existent plus.
Quelques questions pratiques : Acheter ses billets
Les formalités russes et chinoises sont réputées pour être interminables. C’est pourquoi nombre de personnes font appel à une agence pour réserver et acheter ses billets. Si vous avez le porte-monnaie bien rempli, cela peut vous faciliter la vie. Mais acheter son billet à Moscou ou Pékin revient nettement moins cher. Deux jeunes Suisses rencontrées dans le transmandchourien ont ainsi payé plus de 1000€ un simple aller Irkoutsk–Pékin, soit presque quatre fois plus cher que le billet habituel.
Le plus simple est de présenter au guichet un papier où sont consignées, dans la langue locale, toutes les informations nécessaires à l’achat du billet (date de départ, trajet, numéro de train, classe…). Vous aurez le choix entre la première et la seconde classe, soit entre des compartiments pour deux ou quatre passagers. En dehors des périodes touristiques, il est rare que les cabines soient pleines.
Le Transmandchourien ou « Vostok » (trains n°020Щ et 019Ч) part toutes les semaines dans les deux sens. Toutes les informations sont disponibles sur le site en anglais des chemins de fer russes.
Frontières et visas
Ni le visa russe, ni le visa chinois ne peuvent s’obtenir aux frontières. Les frontières terrestres sont sources de tensions, avoir ses visas avant le départ est une nécessité. Les formalités sont expliquées sur le site des ambassades chinoise et russes.
Vivre dans le transsibérien, de l’usage du samovar
Seule chose disponible à volonté dans le train : l’eau brûlante. Munissez-vous donc de gourdes et de divers récipients permettant de la faire refroidir. A partir de là, les possibilités sont multiples.
Il existe dans chaque train un wagon-restaurant, mais celui-ci offre en général des repas médiocres pour un prix abusif. C’est tout au plus un endroit pour boire un verre, jouer aux cartes et croiser quelques passagers claustrophobes ou à la recherche d’une bonne conversation. Avant de partir il n’est donc pas inutile de faire le stock de café soluble, de thé, d’aliments pour le petit déjeuner et de nouilles lyophilisées ou tout autre plat dont la préparation nécessite uniquement de l’eau chaude.
Par ailleurs, les arrêts réguliers dans les gares permettent de ravitailler. En descendant du train vous trouverez directement sur le quai divers vendeurs à la sauvette proposant pain, saucisson russe, bières, jus de fruits et biscuits.
Vous pouvez également acheter thé, café et gâteaux à la provodnitsa (hôtesse de train). Avec un peu de chance, vous lui tirerez un sourire… à la fin du voyage.
Expedia.fr, le voyage que je veux.
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