À l’occasion du French May 2013 dédié aux années vingt, la chanteuse française Mouron a créé et mis en scène une comédie musicale intemporelle qu’elle interprète à Hong Kong aux côtés d’artistes locaux.

« Ce spectacle est l’aboutissement de trois années de coopération entre l’artiste Mouron, son pianiste Terry Truck et le service d’action culturelle du consulat général de France à Hong Kong et Macao. Le thème du French May cette année étant les Années Vingt, Mouron a eu envie de s’attaquer au genre particulier du cabaret, peu connu à Hong Kong. Jouée avec des acteurs locaux, en cantonais, anglais et français dans un théâtre situé dans les Nouveaux Territoires, la pièce a pour ambition d’offrir à une communauté hongkongaise qui ne fréquente pas forcément les grandes salles de la ville, un spectacle de music hall de grande qualité » explique Gilles Bonnevialle, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle.
Après avoir été la « Diva de la Chanson Française » lors de la vingtième édition du French May et dirigé depuis trois ans « le petit conservatoire de la chanson francophone », la chanteuse signe et met en scène cette année la création franco hongkongaise du 21ème festival. Avec ce cabaret, celle qui fut dans les années 70 la benjamine du Big Bazar de Michel Fugain revêt les habits de « Madame Bergère » et rend hommage à ces monstres sacrés dont les chansons et leurs refrains populaires se transmettent de génération en génération.
Maurice Chevalier, Charles Trénet, Coco Chanel…
« C’est une histoire sortie tout droit de mon imagination ! Madame Bergère tient un Cabaret à Hong Kong depuis les années cinquante. Elle a connu dans sa longue vie Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier, Damia, Fréhel, Charles Trenet, Cocteau, Coco Chanel…. Elle a emporté parmi ses vieux souvenirs, une relique, un cendrier dans lequel tous ces artistes ont déposé les cendres de leurs cigarettes. Ce cendrier sacré que personne n’a le droit de toucher va tomber des mains de Tchang, le jeune balayeur du Cabaret. Ces cendres magiques sorties de leur cendrier vont transformer tous les protagonistes de l’histoire: Mimi, la « dame pipi », Rick, le serveur, Victoria, la dame du vestiaire, Billy, l’artiste du cabaret ainsi qu’un policier de Hongkong de passage et Lola, une jeune fille des rues. Ensemble ils vont faire revivre l’espace d’un soir, toutes ces célébrités des années folles ! » décrit Mouron.
Un scénario largement inspiré d’une vie artistique riche en rencontres et expériences. « Je me suis beaucoup documenté sur cette époque que j’aime mais – mis à part Trenet- dont je ne chantait pas les chansons. Il est vrai par ailleurs que j’ai mis beaucoup de choses de mon passé, des histoires de l’Alcazar de Marseille que mon grand père me racontait, des souvenirs de mon père chanteur à l’opéra. Mes vrais souvenirs artistiques commencent à dix sept ans à l’Olympia. Mon imagination s’est inspirée de ces personnes que j’ai eu la chance de rencontrer et côtoyer dans ma vie d’artiste comme Madame Martini, la directrice des Folies Bergères, des personnages « hauts en couleurs » du music hall, tel que Bruno Coquatrix, le directeur de l’Olympia et tant d’autres. Ce spectacle est une façon de les remercier en les faisant revivre à travers ma Madame Bergère et son Cabaret ».
Machine à remonter le temps
Pour cette création, Mouron s’est entourée de son pianiste, arrangeur, producteur Terry Truck comme directeur musical et chef de l’orchestre du cabaret. La chorégraphe Anne Tournié (qui depuis 2004 travaille aux côtés de Franco Dragone pour les créations de ses spectacles) a supervisé les chorégraphies et la décoratrice Aurélie Gandilhon a su recréer le décor de Madame Bergère ! La chanteuse a également sélectionné des artistes de la scène hongkongaise pour l’accompagner dans sa machine à remonter le temps.
« C’était un challenge pour des artistes hongkongais, anglais, australiens et américains de jouer, chanter et danser le répertoire de Joséphine Baker, Mistinguett, Maurice Chevalier, Damia, Arletty, Félix Mayol, Fernandel, Ray Ventura… » confie Mouron. Une époque, un répertoire et des noms parfaitement inconnus pour les membres de la troupe qui, après s’être plongé dans les biographies de chacune des légendes, s’en sont approprié les personnalités, relevant ainsi le défi avec brio.
« J’ai découvert que Maurice Chevalier était une star mondiale ! J’aime beaucoup sa personnalité, son charisme. Sur scène je suis comme lui, positif, plein d’énergie, je souris et chante pour rendre les gens heureux ! » témoigne Rick Lau. L’artiste Hongkongais reprend ainsi « Valentine » en empruntant non seulement le canotier, la voix mais aussi la gestuelle au plus célèbre gars de Ménilmontant pour décrire les atouts de la jeune femme aux « tous petits petons ». Policier Hongkongais de l’histoire, le danseur Eric Huynh cherche désespérément « après Titine » en chantant respectivement en cantonais, anglais et français.
Un art international
« C’est la première fois que je collabore avec des artistes français, c’est très important pour un acteur » souligne pour sa part Billy Si. Pour une première, il incarne successivement Félix Maillol, Charles Trenet et Joséphine Baker avec notamment une hilarante interprétation de « La Petite Tonkinoise ». « Je suis fasciné par la vie de Joséphine Baker, son style sur scène, ses chansons populaires. Je ne m’étais jamais travesti et doutais de pouvoir danser comme elle avec les bananes autour de la taille mais grâce à l’aide d’ Anne, je m’amuse bien à jouer Joséphine ».
Les autres artistes aussi s’amusent beaucoup autour de Madame Bergère : qu’il s’agisse de Victoria Allington dans les rôles de Coco Chanel et Damia, Kathryn Brantley dans celui de Mistinguett, Ivy Lau et Clément Lee les magiciens, Harvey Sit dans le rôle de Chang ou Kylie Choy dans celui de la pulpeuse Lola, tous sont à l’unisson pour partager joyeusement avec le public les émotions de cette comédie musicale intemporelle.
« Nous avons une distribution absolument géniale. Je les adore tous. Il n’y a pas eu de choc culturel avec les artistes parce que nous avons ce petit quelque chose qui fait que l’art est international. J’admire la façon étonnante avec laquelle ils sont entrés dans cet univers musical avec beaucoup de passion, de travail et de courage. Ils rêvent tous de prolonger l’aventure au delà de Hong Kong et de jouer un jour sur une scène parisienne » conclue Mouron. L’Olympia ?
Le Cabaret des Années Folles, jusqu’au 14 mai
Spectacle interprété en français, anglais et cantonnais, sous-titrages anglais et cantonnais.
Auditorium du Yuen Long Theatre
9 Yuen Long Tai Yuk Road
New Territories – Hong Kong
Navettes de bus organisées au départ de Central (City Hall) pour le théâtre de Yuen Long. Départ 1h30 avant le début de la représentation.
Renseignements : www.frenchmay.com/cabaret
Réservations : URBTIX
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Après avoir lu cet article, je suis allée chercher des informations sur le French-May. Alors, c’est une bonne occasion pour nous d’avoir de la chance de revivre dans le passé et d’admirer les activités divers sur la culture française. Il ne faut pas absolument rater cette belle occasion !