La Chine étouffe la couverture médiatique de la crise du lait, en dépit des assurances officielles de transparence, a affirmé lundi un groupe de défense des droits de l’Homme.
« La Chine a resserré son contrôle sur la liberté des médias, pour endiguer la montée de l’indignation nationale », selon China Human Rights Defenders (CHRD), qui cite plusieurs cas de censure.
L’organisation affirme aussi que le gouvernement a ordonné aux médias de ne reprendre que les dépêches de l’agence officielle Chine Nouvelle les 12 et 13 septembre, juste après la révélation du scandale (le 11).
« Même une fois le scandale sur la place publique, la censure a encore empêché des enquêtes sérieuses sur les problèmes de fond du système », ajoute CHRD, dans un communiqué.
L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces informations lundi.
Samedi, lors d’une conférence économique à Tianjin (nord), le Premier ministre chinois Wen Jiabao a affirmé que son gouvernement avait pris le problème à bras-le-corps et de manière ouverte: « Nous avons fait face de manière franche et posé les bases pour le résoudre », a dit le Premier ministre.
Du lait contaminé à la mélamine a provoqué la mort d’au moins quatre enfants, atteints de problèmes rénaux. Au total près de 53.000 petites victimes ont dû être soignées dans le pays, dans leur grande majorité des bébés de moins de deux ans.
Il y a une semaine, près de 13.000 d’entre eux restaient hospitalisés.
Les autorités n’ont publié aucun nouveau bilan depuis. Toutefois, les médias d’Etat ont révélé la semaine dernière que la principale entreprise laitière incriminée, Sanlu, avait négligé ou caché la toxicité de son lait pendant plusieurs mois et que les autorités locales avaient également attendu un mois avant de faire remonter l’information.
Ces autorités locales avaient été informées de la présence de mélamine dans le lait de Sanlu le 2 août, six jours avant le début des jeux Olympiques de Pékin, que les autorités chinoises voulaient exemplaires.