Les proches d’un dissident chinois s’étant rendu illégalement à Hong Kong accusent les autorités locales de l’avoir livré à la police de Shenzhen, en Chine continentale, en violation du droit hongkongais

Les proches du dissident chinois Zhou Yongjun, qui avait pris part aux manifestations de la Place Tiananmen en 1989, accusent les autorités hongkongaises de l’avoir livré à la police de Chine continentale en violation de la Loi Fondamentale de la Région administrative spéciale.
Zhou Yongjun s’était rendu à Hong Kong depuis Macao en septembre 2008 sous une fausse identité. Selon sa petite amie Zhang Yuewei et ses avocats, les autorités de la Région administrative spéciale l’auraient arrêté puis remis à la police de Shenzhen, métropole de Chine continentale limitrophe du territoire de Hong Kong, rapporte le South China Morning Post.
« Zhou Yongjun a disparu à Hong Kong et le gouvernement de Hong Kong l’a envoyé en Chine, ce qui a conduit à ce qu’il soit détenu jusqu’à présent » a expliqué Zhang Yuewei au quotidien hongkongais.
N’ayant pas de passeport chinois valable, Zhou Yongjun s’était rendu à Hong Kong dans l’intention de rendre visite à des proches en Chine continentale avec un passeport malaisien. A cette même période, quelques semaines après les Jeux olympiques de Pékin, les autorités de l’ancienne colonie britannique avaient durci leur politique migratoire et refusé de laisser d’entrer des dissidents chinois.
La Loi Fondamentale hongkongaise, entrée en vigueur en 1997 lorsque la colonie britannique a été rétrocédée à la Chine, stipule que les autorités doivent préserver les droits et libertés des personnes se trouvant sur le territoire, y compris celles n’étant pas résidentes. Des représentants du Parti Démocratique estiment que le transfert du dissident en Chine continentale pourrait constituer une sérieuse violation de ses droits. Ils appellent le chef de l’exécutif Donald Tsang, nommé par Pékin, à publier le dossier policier de Zhou Yongjun.
Pendant plus de 7 mois après son arrestation, le sort de M. Zhou était resté incertain. Sa famille s’était finalement vue notifier sa détention dans la province chinoise du Sichuan.
Il est désormais accusé d’avoir escroqué la banque hongkongaise Hang Seng. Ses proches critiquent le fait qu’il soit jugé par une cour de justice sichuanaise alors que les faits reprochés se seraient déroulés à Hong Kong.
Le cas de Zhou Yongjun est une nouvelle illustration des relations complexes qu’entretiennent Hong Kong et le gouvernement central chinois. Si la Chine s’est engagée à garantir la co-existence de deux systèmes distincts, avec pour Hong Kong le maintien de libertés acquises sous la domination britannique, des inquiétudes se sont faites jour à Hong Kong quant à une certaine reprise en main par Pékin, notamment autour d’évènements tels que les Jeux Olympiques et les 20 ans de la répression du mouvement de Tiananmen.
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