Boeing et Sikorski, sociétés susceptibles d’être visées par des sanctions de la Chine pour leurs ventes d’armes à Taiwan, ont indiqué lundi ne pas avoir été informées de possibles représailles.
Cai Yan, responsable du marketing de Shanghai Sikorski, coentreprise locale de l’américain avec le chinois Changhe Aircraft, a indiqué à l’AFP « ne pas être au courant de la situation ». Sikorski doit fournir des hélicoptères Black Hawk dans le cadre du contrat d’armement de plus de 6,4 milliards de dollars scellé par le Pentagone avec Taiwan.
« Nous n’avons pas été informés » officiellement de sanctions, a déclaré de son côté Wang Yukui, directeur de la communication de Boeing, en se refusant à de plus amples commentaires. Le groupe Boeing, qui est l’avionneur dominant en Chine devant l’européen Airbus et considère ce marché comme prioritaire, fabrique les missiles Harpoon devant être vendus à l’île considérée par la Chine comme une province rebelle.
Un porte-parole du Pentagone a annoncé vendredi que les Etats-Unis allaient notamment vendre à Taïwan des missiles antimissile Patriot, des navires chasseurs de mines sous-marines et des hélicoptères Black Hawk. Le ministère de la défense taiwainais a précisé lundi que le contrat comprenait des missiles Harpoon. Lockheed Martin qui fabrique les missiles Patriot n’a pu être joint.
La Chine a vivement réagi contre cette « ingérence grossière dans les affaires intérieures chinoises ». Elle a suspendu ses échanges militaires avec les Etats-Unis et annoncé des « sanctions appropriées envers les compagnies américaines impliquées ».
Lundi, les médias d’Etat étaient au diapason, dénonçant la décision américaine et pressant pour l’application des sanctions. Sur le site internet en chinois du Global Times, une pétition contre la vente d’armes avait recueilli lundi plus de 55.000 signatures en milieu de journée, et un certain nombre de commentaires véhéments, parfois grossiers, à l’égard de Washington et de Taiwan.