Selon deux sondages effectués par un site de rencontre, les Occidentaux ont perdu de leur attrait auprès des femmes chinoises. C’est l’un des effets surprenants de la crise…

Selon deux études menées par hongniang.com, un site de rencontre célèbre en Chine, le pourcentage de femmes chinoises qui espèrent se marier à un étranger a considérablement baissé, passant de 42% l’an dernier à seulement 16% en 2009.
Surprenant, ce déclin n’a rien à voir avec une nouvelle vague de patriotisme mais puise ses racines dans la crise financière.
Compte tenu des tourments économiques en Occident, les étrangers ne représentent plus un parti aussi avantageux qu’avant.
« La sécurité est très importante pour les femmes. Elles se soucient de leur qualité de vie. Le statut de leur futur mari est donc très important, ce qui désavantage les étrangers en ce moment avec la crise financière », a expliqué au South China Morning Post Fang Fang, un des responsables de hongniang.com.
La preuve, dans le classement des profils les plus attractifs, les Américains et les Anglais ont reculé de plusieurs places pour être remplacés par les Australiens, moins touchés par la crise financière.
Les professeurs en tête
Et cet état d’esprit concerne également les professions. Selon les réponses obtenues lors du sondage, les Chinoises sont aujourd’hui davantage attirées par des profils d’ingénieurs ou de professeurs (moins glamour mais gage de stabilité financière) que les hommes d’affaires ou les financiers (emplois mieux payés mais plus risqués).
En Chine, un nouveau terme a d’ailleurs été crée pour désigner les hommes de la première catégorie : les « jingji shiyongnan » qui signe littéralement « hommes économiquement convenables ». En résumé, ce sont tous les hommes qui, à défaut d’exercer des emplois très attirants, présentent l’avantage de la stabilité financière.
Pas d’amour sans filet social
« La Chine est un pays en voie de développement… Je pense qu’il est concevable que certaines femmes veulent améliorer leur niveau de vie en se mariant à quelqu’un de plus riche qu’elles, qu’il soit étranger ou Chinois », souligne Wang Xingjuan, fondateur d’un organisme de conseil en psychologie pour les femmes.
En Chine, rappelle le quotidien hongkongais, les systèmes d’assurance santé et de retraite sont encore très limités, voire inexistants. Les Chinois doivent payer de leur poche, ce qui explique l’existence d’un taux d’épargne beaucoup plus important qu’en Europe ou aux Etats-Unis dans les ménages.
A ces obstacles, s’ajoutent les injustices dont souffrent les femmes dans le monde du travail, accroissant leur préoccupations vis-à-vis des besoins financiers.
« Je pense que les lacunes du système de sécurité sociale signifient qu’il est important pour elles de trouver un partenaire financièrement sûr, surtout dans les villes », explique Gong Haiya, fondateur de Jiayuan.com, la plus grosse agence de rencontres en Chine.
En somme, tant que le gouvernement ne fera pas de vrais réformes pour la protection de ses citoyens, « l’amour restera un luxe que peu de femmes peuvent se permettre », conclut tristement l’article.
Sur le forum d’Aujourdhui la Chine, amours chinoises