Les contrefaçons potentiellement dangereuses pour la santé, comme les médicaments, les crèmes hydratantes ou les aliments, affichent des progression spectaculaires dans l’Union européenne. Premier responsable: la Chine.
« La contrefaçon continue de menacer dangereusement notre santé, notre sécurité et notre économie », a constaté lundi le commissaire européen chargé de l’union douanière, Laszlo Kovacs, en présentant un rapport annuel.
Les saisies de contrefaçons par les douaniers européens permettent de dégager des tendances, mais restent très parcellaires. Elles sont limitées aux seules frontières où, de surcroît, une infime partie des marchandises est contrôlée, souvent grâce à des indications de l’industrie.
Pour autant, la Commission européenne conclut que les infractions à la propriété intellectuelle sont « en croissance » dans l’UE.
De nombreux secteurs à risque pour les consommateurs ont affiché une embellie préoccupante: +264% de saisies individuelles pour les cosmétiques et produits de soins, +98% pour les jouets, +62% pour les denrées alimentaires, +62% pour les équipements informatiques et +51% pour les médicaments.
Malgré tout, ce sont les vêtements et accessoires qui arrivent très largement en tête, en nombre de saisies et en volume.
La Chine, sans surprise, a fabriqué environ 58% des produits saisis en 2007 et arrive en première position dans quasiment tous les secteurs industriels.
Elle caracolait déjà en tête en 2006, avec près de 80% des produits confectionnés sur son territoire. Les progrès accomplis en un an s’expliquent par une moindre saisie de cigarettes, les autres secteurs se maintenant dans l’art de la contrefaçon, explique un expert.
M. Kovacs y voit « une meilleure coopération » de la Chine, elle-même victime de ses propres contrefaçons de poudre de lait, qui ont provoqué la mort d’enfants chinois. Il critique néanmoins des contrôles encore « trop peu systématiques » des produits exportés par les autorités chinoises.