Les Français résidant en Chine ont voté au premier tour pour Nicolas Sarkozy. Le candidat de l’UMP arrive largement en tête, atteignant même 62% à Hong-Kong, devant François Bayrou que les Français de Chine ont désigné comme candidat du second tour.

Les résultats sur le sol chinois sont moins nuancés que ceux de la métropole.
A 23 h, heure française, les voix de la métropole reportées sur le candidat Nicolas Sarkozy étaient de 30, 4 % contre 62,3 à Hong-Kong ou encore 53,3 à Shanghai.
La candidate socialiste remportait 22, 75 % des voix à Pékin, 12,5 à Hong-Kong et 16% à Shanghai.
Quand au candidat centriste François Bayrou, il prenait partout, en Chine, la seconde place de ces élections avec 28,6% des voix à Pékin, 24% à Shanghai ou encore 19,7% à Hong-Kong.
« Les socialistes de Pékin ont fait leur plus mauvais score depuis longtemps » explique Francis Nizet, militant UMP, élu de l’Assemblée des Français de l’étranger, » ils ont toujours été en deuxième position à Pékin ».
A la section UMP de Pékin, on est rassuré d’avoir échappé au scenario catastrophe d’une rencontre entre Bayrou et Sarkozy au second tour. « On est dans la meilleure configuration possible pour gagner » dit un militant de Pékin.
C’est confiants que les membres de l’UMP envisagent l’avenir, pourtant dans la capitale chinoise, la fête organisée pour la victoire de leur candidat est plutôt sans grand enthousiasme.
» Ces élections sont sans surprise pour moi, confie un militant de l’UMP. » On est retourné au système habituel et connu droite-gauche, ce n’est pas très passionnant ».
Alors que la France enregistre un taux de participation phénoménal de 85%, le manque de conviction s’est fait sentir dans la capitale chinoise avec un taux de 63%.
« Beaucoup de gens comme moi ont voté pour que cela change. Les sondages nous ont fait miroiter la possibilité de quelque chose de neuf et finalement on voit que seuls les grands partis s’en sortent en France » explique un jeune homme.
Au Café de la poste à Pékin, on a organisé un bal musette où les Français se sont regroupés toutes tendances confondues. Sur les airs d’accordéon, les Français discutent mais personne ne semble afficher le contentement d’une ferme victoire.
« Ces élections sont sans surprise et c’est vraiment décevant. La dichotomie droite-gauche est usée. Le plus curieux est qu’avec une forte participation, le sentiment qui nous reste est que ces élections ne reflètent pas la réalité politique du pays » explique un jeune centriste.
« Le plus terrible c’est la mort des petits partis et ce système où l’on jongle avec trois ou quatre partis. Avant,on avait une politique à deux partis et la cinquième république est faite pour cela. Aujourd’hui on se retrouve avec des candidats qui sont élus avec 25% des voix. Le système ne reflète pas la réalité politique » explique un socialiste.
Dans l’ensemble les Français de Pékin estiment avoir agi sous l’effet de la crainte que le Front National puisse à nouveau être en tête.
« Les gens n’ont pas, pour la plupart, voté par conviction. Il s’agit d’un vote contre, d’opposition. Je suis sûr qu’au second tour, il n’y a aura pas une si forte mobilisation » confie une jeune femme bien décidée à voter blanc.
« Jusqu’à ce matin je ne savais pas pour qui j’allais voter. C’est la première fois que je suis si indécis. Je suis allé voter à cause des dernières élections sinon je me serais abstenu je pense » confie un jeune cadre bancaire.
« Dans mon entourage les convaincus votent Sarkozy mais je trouve que c’est l’inverse de la politique et du débat démocratique. On peut avoir des convictions mais le doute nous met à l’abri des idéologies et rend possible le dialogue » ajoute-t-il.
« Le débat en Chine n’a d’ailleurs pas été facile car la grande majorité de Français installés en Chine sont de l’UMP et quand on fait du commerce il n’est pas très bon d’afficher une couleur politique différente » explique une jeune centriste.
A ce titre, la grande surprise des résultats dans la région est Ulan Bator, en Mongolie extérieure, où 45% des voix ont été à Ségolène Royal contre 22,5%pour Sarkozy.
Et plus généralement, le grand perdant de la bataille est Jean Marie Le Pen qui n’a, en Chine pas réussi à dépasser les 2%.
Les résultats (dans l’ordre, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Ségolène Royal)
Shanghai 53,3- 24 – 16
Pékin 41,3 – 28, 6 – 22,75
HK 62,3 – 19, 7 – 12,5
Canton 43,3 – 28,2 – 19,9
Chengdu 31,6 – 27, 5 – 25,5
Wuhan 46 – 19,9 – 25, 2
Ulan bator 22,5 – 20 – 45
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