Après l’annonce du retrait de la scène politique du Dalaï Lama, des milliers de Tibétains à travers le monde ont voté hier pour élire un nouveau leader.

Alors que le leader spirituel se retire politiquement, le Tibet s’organise afin d’élire son nouveau Premier ministre. Les votes ont eu lieu hier et l’annonce des résultats aura lieu à la fin du mois d’avril.
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Le Dalaï Lama cède sa place
Depuis 2001, un Premier ministre est élu, mais il demeurait jusqu’à présent sous l’égide du leader tibétain. Samdhong Rinpoche, l’actuel Premier ministre, a déclaré, à l’AFP, que « cette fois, les élections coïncident avec la transition ».
Au pouvoir depuis cinquante-et-un ans, Tenzin Gyatso, mieux connu par son titre religieux, s’était exilé en 1959 en Inde, pour y établir son gouvernement en exil. Guide spirituel et politique de son peuple, l’annonce de son retrait est très difficile à accepter pour les Tibétains.
Lorsqu’on lui a demandé s’il était possible qu’il revienne sur ses positions, le Dalaï Lama a très clairement expliqué que sa décision était « irrévocable » et que « les négociations avec Pékin seront facilitées ». Il a par ailleurs exprimé son désir de voir à la tête du gouvernement quelqu’un d’élu « librement ».
Selon Tsering Woeser, une bloggeuse tibétaine basée à Pékin, « les Tibétains sont plutôt optimistes quant à l’arrivée du futur premier ministre » lors d’une interview donnée au Monde.
Changement de pouvoir
Cette transition est considérable pour la situation tibétaine. Des milliers de Tibétains à travers le monde ont voté hier pour le Kalon Tripa, le Premier ministre. Trois candidats se sont présentés pour obtenir le poste.
Lobsang Sangay est le favori pour ces élections contre les deux autres candidats : Tenzin Namgyal Tethong, un diplomate vivant aux Etats-Unis et Tashi Wangdi, le représentant du Dalaï Lama à travers le monde.
A 43 ans, Mr. Sangay, diplômé d’Harvard explique, au South China Morning Post, que le Tibet devra « se battre contre la Chine sur deux fronts. D’un côté nous aurons le Dalaï Lama, qui détient la légitimité historique et une popularité mondiale. De l’autre, nous avons un gouvernement démocratique en exil ».
Avec ces élections, un certain espoir revient pour les Tibétains explique Tsering Woeser. Le nouveau Premier ministre agira pour la première fois indépendamment du Dalaï Lama. Pour les Tibétains, ceci est une grande différence vis-à-vis de la Chine continentale qui ne peut se vanter d’agir avec autant de démocratie.
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