L’Espagne, qui occupe la présidence tournante de l’UE, étudie une levée de l’embargo sur les armes à la Chine imposé au lendemain de la répression des manifestations de 1989 place Tiananmen, a indiqué mardi le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos. L’Espagne « pèse le pour et le contre » concernant une levée de l’embargo, a indiqué M. Moratinos lors d’un point de presse à Bruxelles.
Il y a plusieurs années déjà que l’UE s’est mise d’accord pour « revoir cette décision » d’imposer un embargo sur les ventes d’armes à la Chine, a rappelé M. Moratinos. Et l’Espagne ne fait que « suivre cette ligne », a-t-il précisé. « Nous sommes tous conscients du nouveau rôle que joue la Chine » aujourd’hui, et il s’agit « d’avoir le meilleur dialogue possible » avec Pékin et « d’étudier si les circonstances permettent » une levée de l’embargo, a-t-il précisé.
M. Moratinos était appelé par des journalistes à réagir à l’annonce faite dans les colonnes du Quotidien du Peuple par l’ambassadeur espagnol à Pékin. Au cours des six mois pendant lesquels l’Espagne occupera la présidence tournante de l’UE, « nous espérons approfondir les discussions en vue d’une levée de l’embargo », a déclaré Carlos Blasco Villa, cité par le quotidien.
L’UE étudie depuis longtemps cette possibilité, a rappelé un diplomate européen. Mais elle est réticente à prendre une telle mesure sans concertation avec les Etats-Unis, « en raison des implications en matière de sécurité », a-t-il souligné.