Entre Orient et Occident, souvenirs et sentiments, Siao-Meï retrace sa propre histoire, celle d’une petite Chinoise adoptée par le consul de France à Taiwan. Notre partenaire Trait d’Union l’a rencontrée.

Trait d’Union. Vous avez eu un parcours extraordinaire et bouleversant, quel est votre souvenir le plus marquant ?
Siao-Meï : Il y en a eu deux en fait… le premier : lorsqu’à 17 ans mes parents adoptifs m’ont informée que j’avais une famille biologique chinoise vivante, et surtout que je n’étais pas « fille unique ». Ce fut le point de départ de ma recherche et je dois dire, qu’un temps déstabilisée, je me suis mise à fouiller en cachette dans les affaires de Jef et Solange (ndlr : ses parents adoptifs).
Le deuxième a été le « moment très intense », qui m’a fait prendre la réelle mesure de la chance que j’avais eue : lorsqu’en 1976 et à 27 ans, j’attendais et cherchais du regard, celle qui était ma sœur, Elizabeth que je ne connaissais pas. Je la vis, si frêle, si dépouillée…
Pour quelle raison avez-vous décidé d’écrire ce récit autobiographique?
J’ai décidé de me mettre à l’écriture et donc à la quête du passé, non pas pour parler de ma vie, mais pour rendre « hommage » à mes parents adoptifs qui étaient des êtres exceptionnels, mais aux côtés desquels j’ai vécu sans me rendre compte de leur « incroyable valeur ».
Combien de temps ont pris les recherches nécessaires à la rédaction de votre livre ?
Les recherches ont duré deux bonnes années car après avoir pris connaissance du dossier de mon père au ministère des Affaires Etrangères à Paris, je suis allée avec mon mari « enquêter sur place ». C’est ainsi que je me suis même retrouvée dans ce qu’il restait du camp de ma sœur à Urumchi.
J’ai entrepris plusieurs voyages en Chine dans les principales villes où Joseph Siguret, mon consul de père adoptif, a été en poste. J’ai également demandé à ma famille adoptive et notamment à mon cousin germain adoptif de m’éclairer sur certaines zones d’ombre. Enfin, je me suis rendue aux Etats- Unis à plusieurs reprises pour enregistrer les témoignages de mon frère Jack et de ma sœur Elizabeth.
Qu’en est-il de la rédaction en elle-même?
En janvier 2009, si j’avais les documents, je n’avais pas écrit un texte prêt à l’édition, car au départ, je pensais que je faisais ce travail uniquement par rapport à mes « deux familles », « mes deux pays ». Je me suis donc mise au travail. En janvier 2011, je me suis rendue avec mon manuscrit de 450 pages au Cherche Midi. Fin juin 2011 « tout était bouclé ».
Comment avez-vous fait le choix de l’iconographie ?
J’avais un impératif : mettre ensemble, à la fois des photos et documents d’époque, et des photos privées de famille. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de photos à proposer à mon éditeur car mes parents adoptifs, ayant une mission officielle, avaient laissé de nombreux documents et clichés. Du côté de ma famille naturelle, j’ai eu également cette facilité car ma mère en tant que grand reporter avait à son actif des photos. Ma sœur et mon frère en avaient quelques unes aussi.
Quel(s) message(s) souhaitez-vous transmettre à travers ce livre ?
Un message d’espoir essentiellement : qu’il ne faut jamais laisser le désespoir nous envahir, que « la roue tourne » et que le temps à la chinoise autorise toujours l’espoir: rien n’étant irrémédiable et qu’il y a toujours la lumière d’une lanterne.
« Siao-Meï, l’extraordinaire destin d’une petite Chinoise », Editions Cherche Midi
L’ensemble des droits d’auteurs sont reversés à l’Association pour la recherche de thérapeutiques innovantes en cancérologie : ARTIC, animée par le professeur Stéphane Oudard, à l’hôpital européen, Georges Pompidou à Paris.
Trait d’Union est le premier et seul mensuel gratuit imprimé en français à Hong Kong, à destination de la communauté francophone. Il est édité par Version Française Ltd. On le trouve à Macau, à Shanghai et à Pékin notamment.
Pour connaître les points de distribution: version [dot] francaise [at] yahoo [dot] fr
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