Louer un appartement en Chine directement à un particulier chinois est bien entendu possible. Loyers généralement moins chers que dans les grandes résidences, choix plus vastes, les avantages ne doivent cependant pas faire oublier que les démarches sont moins aisées …
Agences immobilières, petites annonces de particuliers ou bouche-à-oreille : à Pékin comme ailleurs, pas de moyens très originaux pour trouver un logement à louer …
Passer par une agence permet de trouver plus facilement ce que l’on cherche. Les agences s’échangent parfois leurs listings de clients, ce qui permet de dénicher plus rapidement un appartement. Mais l’agence prend toujours une copieuse commission, le plus souvent un mois de loyer. Ces frais sont justifiés : une agence sérieuse représente une garantie car elle s’occupe des contrats et du suivi des relations avec le propriétaire. C’est certes la solution la plus chère, mais de loin la plus rationnelle.
De particulier à particulier
Une recherche chez les particuliers permet d’échapper aux frais d’agences. Grâce aux petites annonces des nombreux magazines pour expatriés, on peut tomber sur un intermédiaire, qui met en relation locataires et propriétaires. « C’est comme ça que j’ai trouvé mon appartement à Pékin« , explique Christelle. « L’agent a pris 10% du loyer, seulement. C’est intéressant, parce que sinon, le propriétaire me demandait de payer directement deux mois de loyer !« . Prudents, les propriétaires chinois demandent en effet toujours une solide avance pécuniaire, qui peut aller parfois jusqu’à six mois ! En prime, il faut bien entendu déposer une caution, qui correspond en général à un mois de loyer.
Il est évidemment indispensable de signer un contrat avec les propriétaires particuliers. Problème : peu de propriétaires chinois parlent anglais. La négociation du prix et les clauses du contrat se font donc exclusivement en chinois. « Quand j’ai emménagé dans mon appartement, je ne parlais pas bien chinois. J’ai donc demandé à un ami de m’aider pour traduire » explique Céline à Shanghai. L’intervention d’un « laowai » parlant chinois, ou mieux, d’un ami chinois, permettra d’éviter erreurs et pièges, et en prime, ouvrira la porte à une négociation sur le prix du loyer. Les propriétaires proposent en général leur propre mouture pour le contrat, mais ils sont ouverts à toute suggestion de modification, ou d’ajouts concertés : n’hésitez donc pas à être pointilleux, notamment sur les charges d’entretien du loueur et du propriétaire, et une fois l’accord de principe trouvé, n’oubliez pas de faire signer originaux et copies par le propriétaire …
Être sur ses gardes et faire preuve de souplesse
La négociation du contrat peut s’avérer parfois tortueuse. Beaucoup se sont vu promettre des appartements sans qu’un contrat soit finalement signé. La notion de promesse n’est pas la même en Chine, seul l’engagement légal est reconnu. « On m’avait assuré que l’appartement était à moi. J’avais signé le contrat mais le propriétaire a trouvé meilleur offrant avant de contresigner ! » s’indigne Laurent. Dans un échange direct avec le propriétaire, il faut être prudent. « Dans mon précédent appartement, le propriétaire n’avait pas déclaré la location au bureau du quartier pour ne pas payer d’impôts« , raconte Christelle. « Mon contrat était donc plutôt officieux. Bonjour la galère quand j’ai dû renouveler mon visa et présenter un certificat de résidence : il a fallu que je le persuade de me déclarer ! »
Dans un contrat, il faut aussi penser à préciser les droits du locataire, en cas de cession de l’appartement. Antoine venait ainsi d’emménager, quand il a été informé que son appartement avait été vendu : le préavis était d’un mois pour quitter les lieux. « Heureusement, j’ai pu m’arranger avec la nouvelle propriétaire pour qu’elle poursuive la location. Mais j’ai dû accepter de cohabiter avec elle et sa fille pendant un mois. » Antoine a eu beaucoup de patience, mais il a réussi à renouveler son bail.
Reste le bouche-à-oreille, et la recherche de bons plans : l’expatrié qui rentre, et auquel son propriétaire a demandé de trouver un successeur … Il suffira de reconduire le contrat, en changeant les noms. Ou bien les libérations d’appartements dans les anciens compounds diplomatiques, toujours gérés par des administrations chinoises, qui offrent des services anglophones, un service d’entretien performant, et une grande souplesse dans le règlement des loyers : certains appartements appartiennent a des particuliers chinois, mais le management de ces compounds est toujours au courant des logements qui se libèrent … Pour ce type d’arrangement, pas beaucoup de conseils à donner, sinon de mettre en œuvre votre « guanxi », les sacrosaintes relations si importantes en Chine …
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