Sur les 14 millions de résidents à Canton, plus de la moitié sont aujourd’hui des travailleurs migrants venus des quatre coins de Chine, et ne parlant donc pas le cantonais.
Pour les défenseurs de cette spécificité régionale, une telle immigration représente une réelle menace pour la survie de ce dialecte. D’autant que le cantonais est en passe d’affronter un nouveau danger : les Jeux Asiatiques.
Afin d’accueillir au mieux les visiteurs qui viendront de toute la Chine pour assister à cet événement sportif en novembre prochain, Guangzhou Television (GZTV) la principale chaîne de la province, devra peut-être diffuser prochainement ses émissions de prime time en mandarin.
Cette proposition faite par la Conférence Consultative du peuple de Canton est actuellement à l’étude auprès des autorités locales.
Plus de 80% des Cantonais sondés à ce sujet se sont immédiatement déclarés contre, tandis que des milliers de messages ont été postés sur Internet pour protester contre ce phénomène « de colonisation du mandarin ».
Il faut dire que les Cantonais sont déjà irrités du soutien de leurs dirigeants locaux à la politique nationale « d’une seule langue commune pour un pays unifié et une société harmonieuse”.
Face à une telle impopularité, et afin d’apaiser les esprits, Guangzhou television, qui possède neuf chaînes, a annoncé que seules deux d’entre elles seraient concernées par cette mesure.
Il y a quelque temps déjà, la chaîne avait tenté de diffuser en mandarin. L’audience ayant chuté considérablement, GZTV avait été obligé de rétablir ses programmes en cantonais.
La Constitution de 1982 désigne le mandarin comme langue officielle.