Avec trois étoiles dans la première édition du Guide Michelin Hong Kong & Macau, le célèbre chef français fait entrer la ville de l’enfer du jeu dans le club très fermé des grandes capitales gastronomiques mondiales.

« Lorsque je suis arrivé il y a sept ans à Macau, beaucoup de personnes m’ont demandé ce que j’allais y faire, alors de voir que Macau est mis à l’honneur, je suis très ému ».
Joël Robuchon a du mal à cacher son émotion, il a beau s’être habitué aux étoiles, ces trois la brillent particulièrement dans ses yeux!
Son restaurant du Casino Lisboa est en effet le seul établissement français du guide à recevoir trois « macarons ».
Sur les trente trois restaurants sélectionnés, cinq autres sont également étoilés (un deux étoiles et quatre une), ce qui permet à l’ancienne colonie portugaise de pouvoir prétendre à une autre image que celle de l’éternelle ville du jeu où l’on vient s’encanailler.
« La gastronomie va faire connaître Macau un peu comme les frères Trois Gros ont fait connaître Roanne » ajoute le chef le plus étoilé au monde.
« Ce coup de projecteur que le guide met sur la ville va donner aux chefs des hôtels et casinos l’envie de se dépasser pour suivre les traces de Joël Robuchon et de son chef Francky Semblat », ajoute Jean Luc Naret le directeur du petit livre rouge.
Un sentiment partagé par Philippe Bru, propriétaire de la société Vinoteca qui importe des grands vins pour les collectionneurs. Pour ce français arrivé à Hong Kong en 1995, Macau n’est pas une destination totalement inconnue des gastronomes et amateurs de grands crus : «
La carte des vins du restaurant a toujours été extraordinaire, le propriétaire, qui est un très grand connaisseur, a acheté les meilleurs vins du monde entier, les plus grands millésimes et dispose certainement de la plus belle cave de toute l’Asie.
Il y a depuis longtemps des caves magnifiques à Macau et comme les taxes sur les vins étaient jusqu’à l’an dernier très élevées à Hong Kong, beaucoup de personnes faisaient le déplacement pour les jeux mais aussi pour profiter des bons restaurants des casinos et acheter des grands vins ».
La tendance devrait donc continuer et tous les casinos – hôtels américains qui sont arrivés ces dernières années, participer à la course à l’excellence gastronomique.
Reste à savoir qui l’emportera entre les tables de jeux et les tables étoilées : certains restaurants qui se sont installés aux prix de lourds investissements dans ces nouveaux établissements souffrent sans l’avouer publiquement de la désaffection des très nombreux visiteurs chinois qui préfèrent optimiser le temps passé à essayer de faire fortune et se contentent de nourritures rapides et basiques…
Une réalité et un défi pour la nouvelle capitale gastronomique d’Asie.
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