La police a conclu qu’un journaliste chinois, battu à mort en janvier près d’une mine de charbon clandestine dans le nord du pays, voulait faire chanter le patron de la houillère, selon les résultats de l’enquête dévoilés mardi et qui ont conduit à l’inculpation de six personnes.
« Six personnes ont été inculpées du crime, l’enquête est terminée », a indiqué mardi à l’AFP un porte-parole du bureau d’informations de la municipalité de Datong, dans la province du Shanxi.
Lan Chengzhang, employé local du « China Trade News », un journal de Pékin, était décédé le 11 janvier à l’hôpital des suites de blessures à la tête après avoir été violemment battu par un groupe emmené par un patron de mine clandestine, Hou Zhenrun.
L’affaire avait provoqué une grande émotion en Chine, à tel point que le président Hu Jintao avait réclamé une enquête rapide afin de faire toute la lumière.
Selon un communiqué du bureau d’informations de la municipalité de Datong qui retrace l’enquête, Lan Chengzhang est allé de son propre chef à la mine, avec un autre employé du China Trade News, sans que le correspondant officiel du journal ne soit au courant.
Lan cherchait à faire chanter le patron de la mine, selon l’enquête.
Selon le témoignage de Chang Hanwen, le collègue qui l’a accompagné, il lui a lancé: « On va chercher le patron, lui montrer nos papiers et il peut nous donner 1.000 yuans » (129 dollars).
Cité dans le communiqué, le correspondant officiel du « China Trade News » au Shanxi a expliqué à la police que les deux hommes avaient été recrutés pour « rassembler de l’information mais n’avaient pas les qualifications pour réaliser des reportages ».
Dans les provinces chinoises, la corruption n’épargne pas les journalistes, généralement mal payés, certains n’hésitant pas à réclamer de l’argent en menaçant de publier des informations compromettantes.