A quelques jours, de la nomination du nouveau chef de l’exécutif de Hong Kong, un haut responsable chinois a averti les quelque sept millions de Hongkongais qu’ils devaient cesser de « se mêler de politique », au moment où s’accentuent les pressions pour une démocratisation de l’ancienne colonie britannique.

Cheng Siwei, un vice-président du comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (APN, Parlement chinois), a une nouvelle fois évoqué le spectre de la crise économique, en cas d’établissement de la démocratie à Hong Kong.
« Vous avez actuellement beaucoup de réussite mais c’est quand on vit dans le confort qu’on doit penser à la possibilité d’une crise », a-t-il déclaré, cité mercredi par la presse locale.
Ces commentaires interviennent à un peu plus d’une semaine de la nomination, le 25 mars, du nouveau chef de l’exécutif de Hong Kong. Ce dernier est choisi par un comité de 800 membres acquis au pouvoir communiste à Pékin.
Pour la première fois depuis 1997 et la rétrocession de la colonie britannique à la Chine, ce processus de sélection opposera deux candidats, le numéro un sortant, Donald Tsang, et le démocrate Alan Leong. Ce dernier n’a cependant aucune chance de l’emporter.
Cette « élection en petit cercle », comme la raille l’opposition démocrate, est à chaque fois l’occasion d’accentuer la pression sur Pékin. Le pouvoir communiste avait refusé en 2005 d’instaurer une élection au suffrage universel du chef de l’éxécutif et des députés locaux, malgré d’importantes manifestations qui avaient vu descendre dans la rue un demi-million de Hongkongais en 2003 et 2004.
Hong Kong jouit d’une « large autonomie » théorique, bénéficiant de ses propres pouvoirs exécutif et législatif. Mais dans les faits, ils sont contrôlés par le pouvoir communiste à Pékin.