Nicolas Gallois est professeur de sport à Pékin. Arrivé il y a quatre mois en Chine sans travail, il a monté sa petite entreprise de cours multisports. Tennis, natation ou fitness, il donne des leçons particulières ou collectives aux adultes mais sa spécialité c’est les enfants avec lesquels il crée des projets qui sortent les petits citadins de leur quotidien.

Comment faire du sport dans une ville polluée où les parcs ne sont jamais à proximité ? C’est un peu la question que s’est posé Nicolas Gallois, professeur chevronné, lorsqu’il est arrivé à Pékin il y a quatre mois.
« Ça ne donne pas très envie tous ces buildings, les espaces verts sont loin et puis on est pas mal observé, faire des pompes tout seul dans un parc, je l’ai fait deux ou trois fois et j’ai cessé. Je sentais bien que j’avais l’air d’un fou et que les gens voulaient appeler quelqu’un pour m’aider. Alors j’ai fait comme tout le monde, je me suis mis au vélo! ».
Un corps d’athlète qui n’a rien de la gonflette surfaite qu’on trouve dans les clubs de sport, bien entendu non fumeur et plutôt réservé, le jeune Français vient tout droit de la Côte d’Azur et entre ses cinq stages de sauvetage en mer et ses spécialités en natation et en tennis, le bitume n’est pas trop dans ses habitudes.
Fraîchement débarqué dans la capitale chinoise, Nicolas, 26 ans, est devenu en quatre mois une petite entreprise de cours de sport à lui tout seul.
La Chine, c’est d’abord pour lui une histoire d’amour avec sa future épouse, originaire du Henan, rencontrée sur le campus de l’université de Nice, doublée d’une volonté de faire quelque chose hors du commun. « Je ne suis pas parti comme ça sur un coup de tête. J’ai travaillé huit mois pour préparer ce voyage. J’ai vendu ma voiture, je vivais en cité universitaire pour économiser et je travaillais comme agent logistique en milieu hospitalier. Les horaires étaient fantastiques et ça m’a permis de suivre des cours de chinois à la fac. »
Mais Nicolas a une formation de STAPS (science et technique des activités sportives), une spécialité en tennis, un brevet d’Etat en natation et il comptait bien se servir de tout cela dès son arrivée en Chine. » Peu avant mon départ, j’avais réussi le concours de la Police comme agent dans les groupes d’intervention. J’aime bien l’action et j’ai fait pas mal de sport de combat notamment de Karaté contact. Mais faut croire que j’aime plus le sport et la Chine que la police ».
Sans travail ni contacts, armé de quelques bribes de langue chinoise, les débuts ont été difficiles : » Au départ c’étaient les vacances, et puis ensuite CCTV9 et les chaînes chinoises m’ont donné la nausée. Je tournais en rond, je sentais que je pouvais faire quelque chose dans le sport car ça manquait cruellement à Pékin mais le plus difficile était de savoir à qui s’adresser. Alors j’ai démarché les institutions françaises, les hôtels et les clubs de sport, mais cela n’a rien donné ».
De fil en aiguille, le jeune professeur commence à trouver des clients en jouant au tennis tout simplement et organise des cours particuliers: « j’ai maintenant plusieurs casquettes : chef de projet, commercial, technicien jusqu’au service après vente. J’ai dû apprendre tout cela car ici les gens sont très exigeants et moi je n’avais pas tout ce background commercial. Aujourd’hui j’apprends tous ces mots usités de business développement et cela me fait rire » dit-il avec un accent anglais très appliqué.
« Ça a vraiment été un parcours du combattant. En fait tout a vraiment commencé avec l’UFE (Union des français de l’étranger) qui m’a aidé à trouver des contacts sans rien exiger de moi en retour et ça m’a vraiment touché. Ensuite le bouche à oreille, comme toujours, a fait le reste « .
Cours de fitness, de tennis, de natation, le jeune sportif est polyvalent et, comble du luxe, il se déplace à domicile pour des prix vraiment raisonnables. « Ce que j’aime ici c’est que j’apprends tous les jours. Par exemple, j’ai acheté un livre de fitness féminin en Chinois que j’avais déjà étudié en France quand je suivais des cours d’anatomie. Là, je combine deux choses en même temps, la langue et les connaissances ».
Mais ce qui intéresse le plus Nicolas ce sont les cours qu’il donne aux enfants. Outre le tennis et la natation, il a monté pendant les vacances scolaires un projet sportif pour les jeunes citadins.
« En France j’ai fait des activités sportives adaptées c’est-à-dire adressés aux handicapés, ou aux sportifs blessés, plus mes stages de sauvetage en mer, j’ai eu envie de former un projet pour les enfants pour leur transmettre tout cela ».
Et ce type d’initiations, Nicolas Gallois compte bien les renouveler à toutes les vacances scolaires. » Maintenant je suis content car j’ai un cadre, et ce qui me fait le plus plaisir c’est quand je rentre chez moi, j’ai des mails de propositions de travail qui m’attendent, ça me rend heureux ».
Le jeune professeur ne souhaite en aucun cas se transformer en une puissante entreprise, ni même ouvrir son propre club de sport. Aujourd’hui son affaire tourne bien et son seul désir est de continuer à vivre, comme il dit, « simplement ».
L’adresse email et le téléphone de Nicolas Gallois.
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