La Chine est à nouveau en tête du classement des pays qui exécutent le plus de condamnés, selon Amnesty International, qui appelle Pékin à publier des chiffres.

La Chine est une fois de plus en tête du classement des pays exécutant le plus de personnes au monde, selon Amnesty International, qui publie son rapport annuel sur la peine de mort. L’organisation appelle la Chine à la transparence sur le nombre d’exécutions capitales conduites chaque année.
Le nombre d’exécution est un secret bien gardé par les autorités, mais l’ONG indique que « des preuves datant des années précédentes et un certain nombre de sources actuelles indiquent qu’il s’agit encore de plusieurs milliers ». En comparaison, Amnesty comptabilise 714 exécutions dans les 18 autres pays ayant appliqué la peine capitale en 2009.
Selon le gouvernement chinois, le nombre d’exécutions capitales a diminué depuis 2007, toutes les condamnations à mort devant désormais passer en deuxième instance devant une cour de justice supérieure avant d’être approuvées. Mais cette affirmation est mise en doute par l’organisation. « Si cela est vrai, pourquoi ne disent-ils pas au monde combien de personnes l’état a mis à mort ? », s’interroge Claudio Cordone, le secrétaire général d’Amnesty International.
Le secret entourant les exécutions par la République populaire est « indéfendable », selon l’ONG. « Si la peine capitale est un acte gouvernemental légitime comme ces nations le prétendent, il n’y a pas de raisons que son utilisation soit cachée au public et aux observateurs internationaux ».
Selon Amnesty International, en 2009, 68 violations de la loi restaient passibles de la peine de mort en Chine, y compris des délits non violents.
L’ONG se dit particulièrement préoccupée par les nombreuses exécutions ayant suivi les soulèvements du Tibet et du Xinjiang, ainsi que par le cas d’Akmal Shaikh, un citoyen britannique qui avait été exécuté pour trafic de drogue malgré les protestations de son avocat qui plaidait la folie.
Autre source d’inquiétude, le commerce d’organes de condamnés à mort, une pratique régulièrement dénoncée par différentes associations. Selon un article paru l’année dernière, par le China Daily, 65% des transplantations effectuées dans le pays étaient réalisées grâce à des organes prélevés sur des condamnés à mort exécutés.
A lire aussi: 65% des organes greffés en Chine issus de condamnés à mort
