Pékin a confirmé sa décision de reporter le sommet entre la Chine et l’Union européenne (UE), prévu lundi, pour protester contre une rencontre entre le dalaï lama et Nicolas Sarkozy, a rapporté jeudi la presse officielle chinoise.
Citant un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, l’agence de presse Chine nouvelle explique que le gouvernement chinois a pris cette initiative en considérant que les objectifs de ce sommet ne sauraient être atteints.
Chine nouvelle poursuit en affirmant que le gouvernement et la population chinoises ont été extrêmement mécontents d’apprendre que le président français prévoyait de rencontrer le 6 décembre le chef spirituel des Tibétains.
« La question du Tibet est liée à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine et demeure au coeur de ses intérêts. Nous nous opposons fermement aux activités séparatistes que mène le dalaï lama à l’étranger, à n’importe quel titre », a déclaré M. Qin.
« Nous nous opposons fermement à ce que les dirigeants étrangers organisent des rencontres avec lui, sous n’importe quelle forme », a-t-il poursuivi. Le dalaï lama doit rencontrer le 6 décembre M. Sarkozy, président en exercice de l’UE, à Gdansk (Pologne), à l’occasion des cérémonies commémorant le 25e anniversaire de la remise du prix Nobel de la paix à l’ex-président polonais Lech Walesa.
Dès l’annonce de cette rencontre il y a deux semaines, la Chine avait mis en garde la France contre l’impact négatif de cette rencontre sur les relations franco-chinoises qui avaient connu de vives tensions après la répression des émeutes de mars dernier au Tibet par les Chinois.
M. Sarkozy s’était alors déclaré « choqué » par cette répression. L’UE s’est exprimée mercredi par voie de communiqué en expliquant que Pékin avait décidé de reporter le sommet Chine-UE afin de protester contre la volonté des dirigeants européens de rencontrer le dalaï lama au cours de sa visite en Europe, le mois prochain.
Outre la Pologne, le dalaï lama, lauréat du prix Nobel de la paix 1989, doit visiter la République tchèque et la Belgique. Il doit aussi s’exprimer devant le Parlement européen à Bruxelles le 4 décembre.