La destruction des vieux quartiers n’est pas un phénomène récent mais obéit aujourd’hui, du moins officiellement, à des soucis de surpopulation.

Pékin grandit, Pékin se multiplie, Pékin a besoin de rentabiliser son sol. Les hutongs, ces petites ruelles situées dans la vieille ville, disparaissent petit à petit au profit de nouveaux espaces, plus rentables ou plus verts.
Les noms des quartiers en voie de disparition défilent. Aujourd’hui, ce sont les hutongs de Liulisi dans le district de Dongcheng qui vont être ‘remis à neuf’. Et par conséquent, 200.000 personnes vont devoir être relocalisées.
Il s’agit de détruire des cours « sans grande valeur » selon le secrétaire du parti du district de Dongchen, Yang Liuyin. Il poursuit qu’il « ne devrait y avoir aucune habitation autour des sites culturels ». Les Pékinois n’ont pas été convaincus : les hutongs, et la vie sociale qui y est liée, font intégralement partie, selon eux, du patrimoine culturel de la capitale. Mais la possibilité d’avoir un nouveau logement plus fonctionnel (avec salle de bain et toilettes !) atténue le mécontentement.
Selon Yang, « la relocalisation massive fait entièrement partie des efforts que la ville entreprend afin de pouvoir prétendre au titre de Ville UNESCO du Design en 2014 ». Ce qui pourrait y entrer est l’axe central de Pékin qui s’étend sur 7,8 kilomètres, de la porte de Yongding aux tours de la Cloche et celle du Tambour, incluant ainsi la Cité Interdite ou encore le Temple du Ciel.

Quelles en sont les conséquences ?
Le problème est que Pékin évolue à une vitesse qui ne saurait tenir compte de ces quartiers anciens. La modernisation de la ville commande certains changements. Mais le souci est que, comme dans beaucoup de cas, ce sont les populations les plus pauvres qui subissent les conséquences de cette avancée économique.
Leur travail se situe souvent dans le centre de Pékin et, lorsqu’ils seront relogés au-delà du cinquième périphérique (parce que les indemnités d’expropriation ne leur permettront jamais de revenir dans le centre), le trafic va s’intensifier dans le centre – problème que les citadins subissent d’ores et déjà.
Les statistiques voulaient que Pékin atteigne une population de 18 millions d’habitants pour 2020 : or, en 2009, la population comptait déjà 19,72 millions de personnes. Le nombre de migrants ne cesse d’évoluer et contribue d’autant plus à la surpopulation dont la capitale est victime. Maintenant, tous les districts de Pékin prévoient, sur un court ou long terme, de délocaliser les habitants des hutongs.
Duan Chengrong, professeur spécialisé dans l’étude des populations à l’Université du Peuple, explique que chaque année, entre 400 000 et 600 000 migrants affluent dans la capitale. Selon lui « Pékin ne peut pas être Washington, New York, Los Angeles, Chicago et Pittsburgh en même temps ». La ville devra réduire ses fonctions afin de trouver un remède à la pollution et à l’accroissement de sa population.
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C’est comme chez nous pays capitaliste, le fric prend le dessus en disant qu’il y a insalubrité !
Au lieu de réhabilité, ils détruisent aux profits de promoteurs copains/coquins, cela ne vous reppel rien ?
Moi… JE
« Ce qui pourrait y entrer est l’axe central de Pékin qui s’étend sur 7,8 kilomètres, de la porte de Yongding aux tours de la Cloche et celle du Tambour, incluant ainsi la Cité Interdite ou encore le Temple du Ciel. «
Il faut pour cela détruire le mausolée de MAO qui n’a rien à faire dans cet axe central historique de Pékin!
@ canteloup
Malheureusement, Mao est toujours adulé !
Il faudrait que les médias aient le courage de faire une vrai biographie du personnage, mais même parmi les occidentaux peu s’y risque.
Moi… JE
Il y a d’excellentes bio de Mao, qui expliquent bien le genre de dictateur qu’il était.
Par exemple
http://www.amazon.fr/Mao-Lhistoire-inconnue-Chang-Jung/dp/2070775054/ref…
Mezig ce qui se passe à pékin, qui relève plus le la frénésie immobilière du XIX eme siècle qu’émile zola décrivait dans « la curée », et qui grosso modo correspond bien au niveau de developpement de la chine atcuel.
Le gouvernement doit agir pour protéger la culture chinoise contre les capitalistes.
A Pékin on a voulu justifier par la surpopulation et l’insalubrité les constructions pour non pas détruire des batimens mais raser des quartirs entiers et les reconstruire de façon… Villaine. Mais les pékinois sur ce sujet ne sont pas du tout d’accord, ils pensent que les hutongs qui restent, peu nombreux, doivent être protégés, et ces derniers sont déja prouvé leur potentiel touristique et design qui attire les jeunes branchés de la nouvelle génération (les nouveaux « bobos » chinois si l’on peut dire) ben plus que les saloperies immondes que fait construire la mairie à la place et qui seront de toute façon insalubres elles aussi dans pas plus de 25 ans comme on a pu le voir déja à Shanghai.
Certains propriétaires plus malins ont racheté des hutongs et ne les vendent toujouts pas, ils les transformeront en résidences de luxe au charme typique plus tard, comme l 11e à paris. ET ca c’es intelligent, leur valeur a déja été multipliée par 100. Peu de Pékinois ont compris cela malheuresement, mais il y en a, qui transforment tout ça en studios d’artistes, restos et cie.
Il faut protéger les Hutongs car c’est eux qui, réamenagés, valent le prix du design. Je ne crois pas que ce qui a été fait à Pékin depuis 10 ans impressionne ni les chinois, ni les architectes urbains internationaux, c’est plutot mauvais au niveau planning urbain. Pas plus tard que’ l’an dernier le film karaté kid avc Jackie Chan a mis en avant les hutongs et à londres un resto style hutong cartonne à Chinatown.
Il faut que Pékin comprenne que ce qui fait la renommée des villes comme Londres, New York, Paris, ou Amsterdam, c’est avant tout leur architecture traditonelle, il y a du bon à faire avec les hutongs. Quand à la surpopulation, c’est n’importe quoi, Pékin est remplie d’apparts vides.
@ Soldano
?? Pourquoi faire un commentaire qui valide le mien ?
Ses habitations sont détruites au profit de l’argent que des promoteurs veulent faire sur les emplacements « des vieux quartiers » (dit dans le titre de l’article), rien d’autre.
Le fait que certains Chinois achètent ses habitations et les réhabilitent est pour spéculer, rien d’autre aussi !!
Nous avons les mêmes démarches dans Paris et dans les banlieues autour, bien sûr comme là-bas, au détriment des populations ouvrières. Même les maires dits de gauche attirent ses populations, je suis dans l’une de ses villes de la Seine-Saint-Denis.
La chine est un pays à idéologie communiste avec une direction capitaliste.
Moi… JE
Quel intérêt d’aller à Pékin si les hutongs ont disparu? Sans parler de leur architecture, il y avait là un petit peuple bien sympathique, au sein duquel régnait la solidarité inter générationnelle.
La modernisation a certes des avantages , mais érode toute caractéristique locale. Je suis bien contente d’avoir connu Pékin dès 1990!