24 photographes chinois ayant 24 heures pour photographier la ville de Pékin : c’est ce que propose dès aujourd’hui l’expérience médiatique 24h.com, qui ouvre la deuxième édition du festival de photographie d’Arles à Pékin. Trois questions à Didier de Faÿs, Directeur de la publication de 24h.com.

– Pouvez vous présenter le projet 24h.com?
Le concept est simple : 24 photographes suivent pendant 24 heures un parcours qu’ils conçoivent eux-même à travers Pékin. Ils publient en direct leur travail sur Internet. Nous avons déjà fait deux éditions de 24h.com, d’abord à Paris pour la Nuit Blanche, puis au Vietnam, à l’occasion du millénaire de Hanoï.
A la base, le projet découle de l’action menée par le journal en ligne photographie.com. Nous avions constaté que la presse papier déclinait, mais que le web pouvait être une possibilité d’action directe des photographe, sans passer par le filtre d’une rédaction.
24h.com, c’est une aventure de presse, et c’est une une pièce de théâtre : il y a unité de temps, d’action, et de lieu : ici, la ville de Pékin. Mais il y aura, je l’espère, des écritures très différentes!
Il s’agit aussi de créer une collaboration entre plusieurs photographes, car ce genre de moment est finalement assez rare : fût un temps, nous nous retrouvions entre nous au labo, mais avec le numérique, il y a beaucoup moins d’occasion de se rencontrer.
Enfin, il s’agit également de donner au public l’occasion de suivre une histoire en train de se faire, et de se rendre compte du travail des professionnels de la photographie. Car aujourd’hui, n’importe qui peut faire de très belles images. Mais le travail des photographes de presse, c’est aussi de faire du sens, de raconter une histoire.
– Qui sont les photographes participants?
Ce sont pour la plupart de jeunes photographes chinois que nous avons découverts à travers une bourse des talents que nous avons mis en place.
Entre autres, et j’en suis très content, nous ayons la présence de Luo Dan, auteur de plusieurs « roadbooks », pour lesquels il a déjà eu plusieurs prix.
Je trouve que globalement, les photographes chinois ont intégré énormément de techniques, autant en matière de photo-journalisme que sur des travaux plus plastiques.
– Selon vous, quelle place tient la photographie en Chine?
Pour moi, la photographie est forte par ce qu’elle s’exprime directement, sans texte. C’est une autre façon de raconter, plus incisive que le texte ou la vidéo, par laquelle on peut parfois dire plus de choses.
Je pense que la photographie porte en elle un état d’esprit de liberté, et c’est ce que nous essayons de porter.
Et puis, dans le cadre d’une renaissance de la Chine, qui prend de plus en plus d’importance au niveau global, la photographie a une importance primordiale! Cela nous permet de sortir d’un regard occidental sur ce pays. Les photographes sont en première ligne pour observer les basculements d’une société : ils travaillent en quelques sortes à faire le patrimoine de demain.
Le projet 24h.com se tient ce week end dans le cadre de Caochangdi PhotoSpring / Les Rencontres dʼArles à Pékin, sur lequel nous allons revenir tout au long de ce mois.
Dès 16 heures ce samedi (heure de Chine), vous pourrez suivre en temps réel la publication des photos sur le site 24h.com, ainsi que sur le lieu du festival, et à Paris, à la Maison de la Chine.
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