Grâce à l’E-Bay chinois, il est possible pour les amateurs d’acquérir en quelques clics… un placenta aux origines douteuses.

On trouve de tout sur le net. Si des sites comme E-Bay permettent à des petites-filles britanniques de vendre avec humour leur grand-mère « câline », ils ouvrent également la porte à des commerces autrement plus sordides. Sur Taobao, équivalent chinois d’E-Bay, vous pouvez, par exemple, acheter un placenta pour des sommes allant de 200 à 600 yuans le kg (soit de 23 à 69€ le kg).
« Le Placenta rend les femmes plus belles. »
Cet organe éphémère qui apporte nutriments et dioxygène au fœtus avant d’être expulsé à l’accouchement, possèderait un certain nombre de vertus. Selon la médecine traditionnelle chinoise, la consommation de son propre placenta permettrait à la mère de reconstituer les éléments nutritifs perdus pendant la grossesse, de renforcer son système immunitaire et de lutter contre la déprime post-accouchement, entre autres choses.
Des prescriptions médicales traditionnelles aux arguments de vente sur les supposées vertus aphrodisiaques et cosmétiques de l’organe il n’y a qu’un pas, que les vendeurs sur Taobao franchissent sans problème. « Le Placenta rend les femmes plus belles » prétend l’un des vendeurs. « Nous garantissons la qualité des placentas que nous vendons » proclame un autre.
Un commerce dangereux
La qualité, c’est bien le principal problème de ce commerce. Depuis 2005, la vente de placentas est officiellement interdite en Chine. Après l’accouchement, il peut être donné à la mère, et si elle n’en veut pas, ou que l’organe est infecté, il doit être traité comme déchet médical. Dans ces conditions, l’origine des placentas vendus sur Taobao n’est pas claire.
Si la plupart des commerçants assurent être fournis par les hôpitaux, « Wang Yu », vendeur interrogé par le Global Times, admet acheter sa marchandise auprès d’un trafiquant dont il ne connaît pas les fournisseurs.
Pour l’avocat Li Zhi, ce commerce est dangereux. Les risques de consommation de faux ou de placentas infectés ne sont pas négligeables. Mais comme il le précise au Global Times, « Un site comme Taobao n’a que l’obligation juridique de vérifier si le vendeur est enregistré selon les règles imposées par la loi. Il n’est pas pour autant tenu de contrôler la légalité de la marchandise vendue. »
- Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires
Envoyez cette page à un ami
ça fait bien longtemps qu’en France les placentas sont récupérés, stockés au frigo et revendus à l’industrie de la cosmétologie pour etre incorporés à des crémes… La différence c’est qu’ils ne sont pas vendus à des particulieres
incorpores a des crèmes des placentas en france?? Jock?? t es sérieux fangfang?? hahaha
« Avant qu’il ne soit interdit dans les années 1990 en France en raison de possibles transmissions de virus, l’industrie cosmétique a longtemps utilisé du placenta humain, considéré comme un déchet opératoire et récupéré dans les hôpitaux et les cliniques »
Medecin, je l’ai vu de mes propres yeux, mais c’était effectivement avant que la menace du SIDA ou de l’hépatite virale décourage les fabriquants… imagine la publicité !
(la citation ci dessus est d’Axel Kahn un généticien important.)
Autrement dit , s’il n’y avait pas eu ce risque de mauvaise publicité potentielle, ça se pratiquerait encore.
J’ai une copine chinoise qui m’a dit qu’on pouvait en faire de la soupe pour reprendre des forces.
Votre article est « dur » à lire. Il est bien écrit mais ce qui y est raconté est dégoûtant pour la petite nature que je suis. Je crois pourtant qu’il y a des pans entiers de l’industrie agroalimentaire ou cosmétique qui nécessitent une véritable transparence.
http://www.vivieacanton.com/
en son temps cette pratique m’avait aussi choquée à la fois pour le coté « chair humaine » et l’idée que les gestionnaires de la clinique en fassent du fric (c’est le labo qui leur avait proposé).
Je n’ai aucune notion que l’agro alimentaire fasse qqc de pareil !
ni en Chine ni même en France…. 😉
Je me suis emportée peut-être 🙂 Il y a un article sur des compléments alimentaires à base de placenta et d’un livre de recettes :
http://www.lexpress.fr/styles/saveurs/des-femmes-mangent-leur-propre-pla…
Mais vous avez raison, ce n’est pas à un niveau industriel.
En revanche, je pense qu’il est possible qu’on mange de sacrés merdouilles fabriquées à la chaine, sans pour autant qu’il y ait du placenta dedans. 🙂
http://www.vivieacanton.com/