La pollution de la rivière Longjiang, dans la région autonome du Guangxi, fait de plus en plus parler d’elle en Chine, et les médias critiquent maintenant ouvertement la gestion de la crise par les autorités locales.
Mi-janvier, alors que des milliers de poissons morts flottaient à la surface du fleuve, une contamination au cadmium a été relevée par les autorités sur un segment de 300 kilomètres.
Les niveaux de ce métal très toxique auraient atteint par endroit 80 fois fois la dose autorisée, faisant craindre aux habitants de Liuzhou, une ville de 3,5 millions d’habitants, en aval, une menace pour son eau potable. Les supermarchés de la région ont été assaillis de clients inquiets faisant des provisions d’eau en bouteille, rapporte le Shanghai Daily.
Plus en aval, c’est aussi à Hong-kong et Macau que cette pollution inquiète : le Longjiang est un affluent de la Rivière des Perles.
Les autorités ont rapidement assuré avoir contrôlé le niveau de pollution en mobilisant plusieurs milliers de soldats pour déverser des centaines de tonnes de produits chimiques censés disperser le cadmium.
Sept industriels gérant des usines de produits chimiques ont été placés en garde à vue mardi, a rapporté l’agence Xinhua.
Activistes et presse officielle critiquent
Malgré ces annonces, la presse nationale reste critique à l’égard des autorités du Guangxi.
Le très officiel China Daily relève que la pollution est toujours bien supérieur à la dose autorisée (2,6 fois dans la municipalité de Liuzhou), et pointe du doigt un défaut de surveillance de l’activité industriel par les responsables locaux.
Pour le journal, cette catastrophe doit servir de « signal d’alarme », et suite, à une enquête en profondeur, encourager les autorités à mieux surveiller la production de produits chimiques.
Les militants environnementaux ont eux aussi appelé le gouvernement à plus de vigilance, de transparence, « il est temps de changer« , a résumé Ma Jun, célèbre activiste, au Wall Street Journal.
Plusieurs cas de pollution ont menacé les réserves d’eau potables de grands urbains chinois dans la dernière décennie. En 2005, une explosion dans une usine de la compagnie pétrolière PetroChina avait déversée 100 tonnes de toxines dans le fleuve Songhua. 3 millions d’habitants de la ville d’Harbin (Nord-est) avait alors été privé d’eau courante, et des responsables gouvernementaux avaient été forcée à la démission.
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