Alors que le PCC fête ses 88 ans, les villes où l’armée rouge a combattu sont devenues des destinations privilégiées pour les voyageurs lors des anniversaires symboliques.

Yan’an, Hu kou, Zao Zhuang, Xi baipo, Jing Gangshan…ces petites villes sont précieuses pour le Parti communiste chinois : c’est là que les anciens communistes ont vécu et combattu, et ont effectué la Longe Marche.
Aujourd’hui, ces villes sont considérées par les Chinois comme des « terres saintes » .Elles sont devenues des « centres du voyage rouge » et accueillent les pèlerins. A la fin 2003, le Bureau central du Parti et le gouvernement chinois avaient publié le projet de « construction 100 centres traditionnels », qui devaient avoir chacun la capacité d’accueillir 500 000 personnes par an avant 2010.
Le Parti n’a pas été déçu. D’après l’agence de Chine Nouvelle, de 2004 à 2007, le gouvernement a investi plus de 200 millions euros dans ces « centres rouges » pour établir des « circuits rouges » dans toute la Chine, et a gagné plus de 10 milliards d’euros en accueillant en 3 ans 400 millions de voyageurs, dont 20% de jeunes.
A en croire le site officiel du gouvernement chinois, en 2008, 272 millions de pèlerins rouges ont été accueillis, soit une augmentation de 18,26% par rapport à l’année passée, alors que le développement du secteur touristique a ralenti du fait de désastres naturels et politiques. Le chiffre est probablement un peu excessif, mais le succès des pèlerinages rouges est lui bien réel.
« Ce sont plutôt des voyageurs en groupe, surtout des entreprises d’Etat », explique H., vendeur d’une agence de tourisme de Xi’an, « et ils y vont généralement trois fois par an, poursuit-il, le 1er mai (la Fête du travail), le 1er juillet – l’anniversaire du Parti, et le 1er octobre – l’anniversaire de la République populaire de Chine ».
Rien à voir, mais un joli prétexte
Pour H., peu de gens veulent vraiment voyager dans ces villes, « parce qu’il n’y a rien à voir ». C’est ainsi que les trois « grands jours » fournissent aux entreprises un joli prétexte pour voyager grâce au soutien de l’état. L’agence où H.. travaille envoie au moins 120 personnes par semaine pendant cette « heure pointe », alors qu’ils ne sont pas plus de 10 par semaine en temps normal.
« Poursuivons la longue marche », est souvent le slogan utilisé par les agences proposant des circuits rouges. Tel n’est sans doute pas le but des organisateurs et des voyageurs. Aujourd’hui, ces derniers peuvent conduire sur autoroute, jusqu’à la maison où Mao vivait. Ils y prennent quelques photos, pour ensuite bien manger et dormir dans un hôtel de trois étoiles ou plus.
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