Le résultat d’un sondage publié par un quotidien de Shanghai révèle que 29 % des femmes chinoises ne sont pas satisfaites de leur vie sexuelle.

Sur environ 10 000 femmes interrogées, 29 % sont insatisfaites et 57 % estiment que le sexe est très important dans la vie conjugale, 36 % le jugent important contre seulement 4% déclarant la vie sexuelle comme sans importance, selon un sondage publié par le Shanghai Daily.
Pour le sexologue Ma Xiaonian qui a supervisé ce sondage, les femmes chinoises sont beaucoup plus exigeantes que par le passé et considèrent désormais le sexe comme primordial à leur épanouissement personnel.
La vie sexuelle des Chinois évolue à très grande vitesse. Un sondage du même type réalisé l’année dernière donnait un taux d’insatisfaction féminin proche de 60 %. Parmi les femmes insatisfaites, 40 % se plaignaient du manque d’attention de leur partenaire. On est tentés de conclure que les hommes Chinois commencent à prendre plus largement en compte le plaisir des femmes. Cependant, deux sondages récents, l’un à Chongqing, l’autre à Shenzhen, révèlent des taux d’insatisfaction sexuelle féminine toujours proches des 60 %.
Outre le machisme ambiant peu enclin à considérer le plaisir féminin, cette frustration féminine est attribuée en second lieu à «la pression de la vie», essentiellement au rythme de travail effrené dans les grandes villes. D’ailleurs, d’après d’autres études, les couples seraient plus heureux et plus stables dans les villes moyennes que dans des mégapoles comme Shanghai et Canton.
Plus inquiétant, les problèmes gynécologiques viennent en troisième position des obstacles au plaisir conjugal. Une étude de 2009 révèle que près de 25 % des femmes ne consultent pas un médecin lors de problèmes gynécologiques, trouvant cela trop «embarassant».
Aucune étude n’a été réalisée jusqu’à maintenant dans les campagnes chinoises où les femmes sont encore considérées comme très inférieures aux hommes. Mais un sondage mené auprès d’ouvrières migrantes de Dongguan révèle une très grande frustration. Les jeunes ouvrières se plaignent en premier lieu de l’infidélité de leurs partenaires.
La plupart des migrants prévoient en effet de retourner se marier dans leur province après avoir gagné suffisamment d’argent. Alors que les filles qui débarquent de leur campagne sont plutôt «innocentes», elles cherchent affection et tendresse lorsqu’elles trouvent un petit ami. La plupart sont même prêtes à réfléchir mariage avec ce dernier. Mais pour la grande majorité des hommes, cette période de travail en ville est surtout une bonne occasion de s’amuser avant le mariage. La majorité d’entre eux change alors fréquemment de partenaires ou fréquente plusieurs petites amies à la fois.
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