Un ancien juge de la Cour suprême de Chine a été condamné à la prison à vie mardi pour des faits de corruption pendant qu’il était en fonction, selon le tribunal et les médias officiels. La condamnation de Huang Songyou, 52 ans, annoncée par l’agence Chine Nouvelle, est la dernière frappant un haut responsable chinois sur fond de lutte contre la corruption. « Il a été condamné aujourd’hui », a confirmé un porte-parole du tribunal intermédiaire de Langfang, dans la province du Hebei (Nord), sans plus de détails.
L’agence officielle a précisé que Huang, ex-vice-président de la Cour suprême, avait été condamné à la détention à perpétuité, à la confiscation de tous ses biens et la révocation définitive de ses droits politiques. Le parti communiste (PCC, au pouvoir) avait déjà exclu de ses rangs Huang, tombé en disgrâce avec l’ouverture de cette enquête pour prévarication. Il a été jugé coupable d’avoir empoché 3,9 millions de yuans (390.000 euros) de pots-de-vin entre 2005 et 2008, alors qu’il siégeait à la Cour suprême, et d’avoir précédemment détourné 1,2 million de yuans dans d’autres fonctions judiciaires. La plupart des fonds mal acquis ont été récupérés, selon Chine Nouvelle. Le verdict du tribunal, cité par Chine Nouvelle, souligne que le crime de Huang a eu « un impact négatif pour la société ».
La semaine dernière, le président Hu Jintao a appelé à des efforts accrus contre la corruption, un fléau susceptible de miner légitimité du parti, avait-il précédemment estimé. Pour le Quotidien du Peuple, organe du PCC, la décision de mardi montre que « les tribunaux ne tolèreront pas la corruption dans l’administration de la justice, quel que soit le responsable ou son rang ». Huang est le premier juge de la Cour suprême révoqué pour de tels chefs, a affirmé Chine Nouvelle citant des sources judiciaires.
Ces dernières années, plusieurs hauts responsables chinois sont tombés pour prévarication, comme l’ancien président de la société gérant l’aéroport international de Pékin, Li Peiying, exécuté en août dernier, ou l’ancien patron du géant pétrolier public Sinopec, Chen Tonghai, condamné à mort avec sursis le mois précédent.
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