Après un séjour en Corse, un ingénieur chinois a décidé de produire ses propres fromages dans la capitale chinoise. Son objectif : la qualité et la fabrication artisanale.
Liu Yang un jeune technicien informatique de 35 ans s’est lancé, il y a quelques mois dans la production artisanale de fromage français. Du Bleu, du « Gris de Pékin » (camembert), du Broccio (fromage corse) et du fromage blanc que Liu fabrique chez lui avec du matériel qu’il a fait venir de France. Une alternative au camembert danois au goût incertain ou au fromage français importé hors de prix que l’on trouve dans certaines épiceries à Pékin.
En 2001, Liu part à Clermont-Ferrand, puis en Corse pour poursuivre ses études d’ingénieur. Dans le petit village Corse de Sando-Pietro-di-Venaco, il se découvre une véritable passion pour le fromage. Son voisin fromager l’invite chez lui et lui fait goûter son fromage. Échange de bon procédé, Liu l’initie au Baijiu, l’alcool traditionnel chinois. Des liens se créent.
Retour en Chine. « J’en avais assez de mon travail, je voulais faire quelque chose d’original », raconte Liu. Il fabriquera donc des fromages. Pour l’instant, l’ancien technicien informatique organise des dégustations au Centre culturel français, dans des restaurants comme le Little Saigon ou chez des particuliers. Début mars, ce sera une dégustation avec un producteur de vins.
Et il laisse le bouche à oreille agir. Mais il aimerait ouvrir une petite boutique dans le quartier de Nanluoguxiang.
« Je ne veux pas vendre mon fromage en grande surface, les Chinois n’aiment pas le fromage à la française, ils le trouvent trop fort » explique Liu qui vise plutôt la communauté d’expatriés vivant à Pékin.
« Je veux offrir un fromage de qualité et de fabrication artisanale » affirme Liu. Aux alentours de 25 yuans les 120gr, c’est raisonnable quand 100gr de brie peuvent valoir jusqu’à 40 yuans dans certaines épiceries spécialisées.
Liu Yang cherche maintenant un local à Pékin pour pouvoir créer sa société et augmenter sa production.