Comment se développe le monde de l’édition en Chine ? Notre partenaire Chinomics y consacre son dossier.

Le secteur de l’édition chinois semble souffrir (et profiter) des mêmes maux que ses cousins occidentaux, comme la mise en avant sur les têtes de gondoles d’ouvrages criards, s’autoproclamant les meilleurs au monde dans leur genre.
Le lecteur se sentira ainsi peu dépaysé à la lecture des six tendances qui ont fait le marché du livre en 2010 : en Chine aussi, la théorie du complot rencontre un certain succès ; en Chine aussi, les charlatans proposant des régimes miracles rythment la vie des rayons des librairies ; en Chine aussi, les livres électroniques sont à la mode.

Mais il serait faux de croire que dans le domaine de l’édition la Chine est un pays comme un autre (cela aurait été une première d’ailleurs !). Preuve en est le goût des lecteurs chinois pour les livres chantant « la grande Chine », une fierté nationale moins répandue en nos contrées.
La Chine souffre par ailleurs d’un désamour de plus en plus marqué pour les classiques et les ouvrages académiques, considérés comme un mal nécessaire lors des études mais vite délaissés à l’âge adulte.
Les problématiques de guerre des prix et de respect des droits d’auteur distinguent elles aussi le secteur de l’édition chinois. La Chine souffre ici de comportements qui lui profitent dans d’autres secteurs d’activité. L’enthousiasme des pouvoirs publics, prêts à conquérir le monde, semble en l’occurrence légèrement décalé.
Les Chinois lisent-ils beaucoup et quoi ?
Il y a une très longue tradition d’érudition et d’écriture en Chine. Le développement exceptionnel de la calligraphie n’en est qu’une illustration.
Après les vicissitudes du maoïsme et de sa Révolution Culturelle, puis celles actuelles du consumérisme, force est de constater que les Chinois lisent peu, de moins en moins, et pas forcément de la haute littérature.
Comme le montre le graphique joint, le marché croît peu (de l’ordre de 5% par an en monnaie courante) et il est composé pour moitié environ de livres scolaires.
Si le segment de littérature a crû en 2008 et 2009, c’est grâce aux bestsellers occidentaux (en particulier Twilight), et non à un renouveau de la littérature chinoise. Le lectorat majeur est celui des étudiants qui lisent … ce qui est imposé pour leurs examens.
On est bien loin de l’image d’Epinal de la Chine, sans doute à cause d’un effet « Big Brother » : l’édition chinoise reste sous un étroit contrôle de l’Etat, qui n’encourage pas la créativité ni l’indépendance d’esprit.
Pour en savoir plus sur les livres en Chine, rendez-vous sur le site Internet de Chinomics (www.chinomics.ch)
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