Alors que le coût de la vie augmente, combien faut-il désormais gagner pour vivre normalement en milieu urbain ? C’est la question que posait The Economic Weekly récemment.

Où vit-on le mieux en Chine ? Faut-il faire sa vie à Kunming (Yunnan) ou à Zhengzhou (Henan) – au risque de devoir rogner sur son niveau de vie – plutôt qu’à Pékin ou à Shanghai, villes où les carrières sont les plus prometteuses mais où la bataille de l’emploi est plus féroce ? Un choix qui hante nombre de jeunes diplômés chinois, de plus en plus confrontés au chômage (environ 12 à 13 % des 6 millions d’étudiants qui rentrent chaque année dans le marché du travail).
D’après les résultats d’un appel à témoignages, diffusé sur le web chinois, il faut au moins un salaire mensuel équivalent à 10000 yuans pour vivre normalement dans les mégapoles de la côte-est, et environ 8000 yuans dans les villes dites de second rang (Suzhou, Wenzhou, etc.). Des niveaux de rémunération qui prennent en compte, outre les frais de vie au quotidien, d’éventuels remboursements d’emprunts pour un foyer (achat d’un appartement, d’une voiture, etc.), une épargne-retraite et une bonne assurance santé.
Vaut-il mieux gagner 15000 RMB ou 5000 RMB ?
Pour autant, ce seul critère lié au niveau de salaire suffit-il à vivre bien en milieu urbain ? Une enquête menée par The Economic Weekly tend en effet à montrer, dixit, « qu’un jeune diplômé qui touche 15000 yuans par mois vit avec plus de contrariétés {liées au stress et au rythme de vie} qu’un autre qui en gagne 5000 ». Et de mettre en avant plusieurs témoignages de jeunes urbains qui viennent appuyer cette thèse.
Un certain Li Shang (27 ans) d’abord, consultant comptable à Pékin, qui justement perçoit un salaire 15000 yuans mais dit « sacrifier sa santé » à gagner cet argent. Il avoue avoir passé les trois-quarts de ses vacances à seulement récupérer du stress imposé au bureau. Et ne profite pas de son argent disponible. Il préfère – comme de nombreux Chinois inquiets de leur avenir ou non satisfaits de leur vie professionnelle – mettre (beaucoup) de l’argent de côté (près de 80 % de ce qu’il gagne !).
4672 Yuans en moyenne à Pékin
Yang Yang, citée par l’hebdomadaire, gagne 3000 yuans à Kunming. Elle vit encore chez ses parents – ce qui par conséquent lui économise un loyer – et à l’inverse de Li Zhang, avoue ne pas stresser pour son avenir et vivre confortablement. Elle pense sous peu acheter un logement pour lequel elle prévoit des mensualités de remboursement égales aux deux-tiers de ses revenus.
M. Cao quant à lui, installé Zhengzhou, avoue à The Economic Weekly, avoir du mal à joindre les deux bouts. Payé à la commission, il ne perçoit depuis août que 1750 yuans par mois, faute de commandes. Son épouse « gagne plus », dit-il « C’est pourquoi je me suis marié, seul c’est trop difficile {en Chine} ». Aller travailler à Pékin ou à Shanghai ? Cet homme y a déjà songé mais le coût de la vie sur place – notamment les frais d’éducation pour son enfant – est trop élevé. Impossible donc de bouger.
D’après le bureau national des statistiques, les salariés chinois les mieux rémunérés sont à Pékin (4672 yuans/mois de salaire net moyen – chiffres de 2011) et Shanghai (4331 yuans) contre moins de 3000 yuans pour un salarié du Henan, du Hunan, du Yunnan ou du Gansu. L’étude ne mentionne pas le salaire moyen dans le Guizhou, le Xinjiang et le Tibet, régions les plus à la traine économiquement.
De notre partenaire Chine Plus
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Le parallèle peut être fait avec la France . Est il plus utile de travailler et vivre sur Paris ( salaire plus élevé) mais avec des frais plus élevés ( loyers, transport,..) ou vivre en province avec un salaire certes moins élevé mais avec des conditions de vie lus agréables ?
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