Si la Chine a promis qu’Hong Kong conserverait une relative autonomie jusqu’en 2047, il semble que quinze ans après la rétrocession, l’étau du communisme se resserre insidieusement sur l’ancienne colonie britannique.

Le principe « un pays, deux systèmes » qui a permis jusqu’à présent à Hong Kong de profiter de libertés dont ne bénéficie pas le reste de la Chine, n’est-il pas en train de glisser vers une dangereuse « harmonisation » ?
Liberté d’expression en recul
Le site d’informations indépendant Asiasentinel rapporte les propos d’un reporter écarté de la rédaction du journal hongkongais South China Morning Post par le nouveau rédacteur en chef, officiellement pour des questions de budget.
« Pour moi, il est clair que c’est une décision politique. Cela fait 7 mois que Wang Xiangwei (ancien employé du journal officiel chinois, le China Daily ndlr) m’empêche d’écrire sur la Chine pour le journal », a déclaré le journaliste Paul Mooney.
Ses derniers reportages sur la Chine n’ont pas été publiés pour des motifs divers. Son cas est loin d’être isolé : plusieurs de ses confrères ont même reçu l’ordre de travailler sur des articles « plus positifs ».
Paradoxalement, le New York Times vient de lancer sa version en ligne en chinois, espérant contrer la grande muraille de la censure. Reste à savoir si les articles pourront être lus sans difficulté.
« Une situation de plus en plus critique »
Selon le politologue hongkongais Willy Lam, « la situation est devenue de plus en plus critique ces dix dernières années. Hong Kong est supposée jouir d’une large autonomie mais le contrôle de Pékin s’est fait de plus en plus oppressant. Les médias reçoivent désormais des consignes pour ne pas mettre le gouvernement dans l’embarras ».
Pékin dispose d’ailleurs d’un bureau représentatif à Hong Kong qui lui permet de veiller au respect des instructions et ne se prive pas d’interférer dans la politique.
D’après le spécialiste, Hong Kong devrait être complètement intégré au modèle chinois d’ici une dizaine d’années maximum.
Le renforcement du contrôle de Pékin se caractérise, par ailleurs, par son soutien au nouveau chef de l’exécutif, Leung Chun-Ying, supposé être le garant de la loi fondamentale de Hong Kong, élu le 25 mars dernier.
Des commémorations tendues
Pour le politologue, les élections législatives de septembre prochain représentent également un danger pour l’autonomie de Hong Kong, Pékin ne se cachant pas de soutenir le candidat pro-chinois. Cette crainte est partagée par les Hongkongais, qui vont manifester le 1er juillet, comme chaque année depuis la rétrocession.
Ils espèrent être nombreux, ayant en tête la manifestation monstre de 2003 qui avait poussé Tung Chee-Hwa, chef du gouvernement de l’époque, à démissionner. Reste à savoir si Pékin tiendra compte du mécontentement grandissant des Hongkongais.
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« l’étau du communisme se resserre insidieusement sur l’ancienne colonie britannique »
On sent le point de vue impartial, pas orienté… Objectif.
Pas de parti pris.
Et surtout, c’est pas des conneries.
La Chine est vraiment communiste (bêrk)
Et le comunisme est vraiment un étau.
D’ailleurs c’est ce qui menace le monde, le comunisme.
Faites gaffe ! Il paraît que ça s’attrape même sans relation sexuelle.
Heureusement, c’est facile à reconnaître tellement c’est vilain et pas beau.
Et heureusement que Londres et Wall street résistent encore courageusement au péril rouge.
On sent aussi le venin de la démocratie hongkongaise s’infiltrer insidieusement dans le communisme. Internet, la BBC en anglais, weibo, les voyages à HK, Taïwan et plus loin… tout ceci est de mauvais augure pour l’harmonie du pays.
Ouais, enfoiré de journaliste, tu l’emporteras pas au paradis avec tes préjugés de merde ! Les communistes chinois ont libéré Hong Kong du joug britannique, c’est ça la vérité que tu refuses de voir ! Il n’y a que des gentils communistes qui n’ont aucun étau. Demande à Liu Xiaobo !
Attention à ne pas vous tromper de cible.
Vous tombez dans le piège du « chapeau trompeur ».
La volonté d’envoyer du gros dans les premières lignes. Ces lignes et le titre ne sont pas de la responsabilité du journaliste auteur de l’article mais de « la rédaction ».
On pourrait considérer, vu l’importance et l’influence sur les lecteurs de ces lignes, que la liberté d’expression de l’auteur est continuellement bafouée par cette pratique.
En effet, il n’est pas rare de trouver des chapeaux qui soient une véritable injure à la qualité du travail du journaliste auteur de l’article.
Ce que je ne sais pas, par contre, c’est si le but est vraiment d’inculquer des idées à la con (désolé, mais on est dans ce registre) ou simplement de faire réagir pour créer de l’activité, du passage, sans se soucier vraiment de conséquences.
On n’est pas sur un site éducatif ou culturel. Il n’y a pas ici de mission de vous instruire ou même de vous informer (ou alors ça ne se sent pas vraiment dans ces chapeaux).
Je ne vois pas bien en quoi c’est trompeur, là…
C’est trompeur par rapport à l’article, tout simplement.
L’auteure a eu suffisamment d’intelligence et de connaissance pour ne pas parler de communisme dans cette histoire.
Elle le fera peut-être dans un autre article ou ce sera une notion pertinente, mais pas ici.
Le chapeau a focalisé les attentions.
A noter qu’elle avait placé sa propre phrase-résumé qui, elle, est fidèle a son travail.
Mais malgré l’emploi ironique du terme « harmonisation » avec ses guillemets, dosage suffisant et bien compris qui permet de bien caractériser le régime chinois actuel, ça n’était pas assez vendeur.
Il faut faire dans la caricature. L’affiche de propagande modèle guerre froide. Sinon, on fait appel à l’intelligence du lecteur et ça c’est pas bon. Il faut le prendre aux sentiments. Aux tripes. Il ne faut pas qu’il réfléchisse mais qu’il sente.
Je suis d’accord que ce n’est pas un cas extrême, on a vu pire dans le style.
Et tu crois que le journaliste n’est pas l’auteur du titre ou du chapeau ?
Est ce qu’on pourrait connaitre le contenu de l’article du journaliste?
Si c’est un pamphlet de mauvaise foi, il est normal que son article soit refuse.
En France, on a du mal a concevoir qu’un article puisse etre refuse par la redaction. Je connais un journaliste francais qui a ecrit dans le Washington post et le NY times. Dans les grands journaux americains, les articles sont examines a la loupe par le redacteur en chef, et ils sont systematiquement refuses si le journaliste va dans le sens du pamphlet.
Yann, oui, je le crois. C’est vrais que je n’en ai pas la preuve, mais c’est en général comme ça que ça se fait. C’est dans les « standards » du métier.
Je pense qu’elle avait prévu un chapeau pour son article et qu’il a été relégué juste au-dessous de la photo. Mais ce ne sont que mes suppositions.
EndirectdeChine : trouve moi une définition du journalisme objectif. Soyons sérieux, ça n’existe pas. Tous les journalistes ont une opinion, une culture, un avis. Ils le masquent plus ou moins. Mais en quoi c’est génant ? La seule chose qui me gêne, c’est quand un Etat empêche les journalistes d’avoir un avis. Par exemple, la Chine.
Jean: je ne sais pas, tu as peut-être des infos que je n’ai pas. Mais dans tous les cas je ne vois pas bien le problème.
Du moment que tu le sais, ce n’est plus un problème.
Ce qui devient un problème c’est quand tu ne lis que le titres et les chapeaux parce que tu n’as pas beaucoup de temps. Tu avale alors des paquets de pub et de propagandes auxquels les journalistes aussi sérieux et bien intentionnés soient-ils ne souscrivent pas nécessairement eux-même.
C’est aussi le problème que pose la réduction d’une situation à sa caricature. Ce sont ces caricatures qui s’impriment dans les mémoires.
Ce n’est pas très grave pour toi dans l’exemple présent puisque tu crois que l’étau communiste se resserrant sur Hong-Kong est une bonne façon de résumer les 15 dernières années de la vie des Hongkongais.
« La seule chose qui me gêne, c’est quand un Etat empêche les journalistes d’avoir un avis. »
Si c’est pas un Etat, ça ne te gêne pas ?
Je rappelle ce constat à la louche :
Dans les dictatures, les médias dépendent de l’Etat.
Dans les démocraties, Les médias ne dépendent pas de l’Etat.
Dans les deux cas, la fabrique des opinions se fait hors contrôle démocratique.
Yann : d’accord.
Mais je voudrais soulever un constat :
En France, le pouvoir mediatique a pris un peu le pas sur le pouvoir politique. J’ai remarque que nos dirigeants sont a la remorque de quelques « grands » journaux qui en realite menent l’opinion publique. Claude Lorne, dans son etude « les medias de la servitude », avait signale que quelques madias et quelques journalistes extremement influents dirigent en realite une « machinerie qui règne sur les esprits », et par voie de fait conditionnent l’opinion publique et nos hommes politiques.
Alors je souleve une question : est il necessaire pour la Chine de connaitre une situation comme en France ou ce sont les journalistes les plus influents qui decident de la politique? N’est il pas preferable que les dirigeants chinois n’y soient pas soumis et menent une politique independante de la presse, comme ils le font avec succes depuis 30 ans?
Sinon pour info, la diversite d’opinion dans les medias en France a disparut depuis 20 ans. Il existait une reelle diversite lorsque le Figaro magazine dans les annees 1970 et 80, alors dirige par Louis Pauwels et les disciples d’Alain de Benoist, affichait des articles qui tranchaient reellement avec le reste. Mais comme vous le savez, les journalistes du Figaro magazine ont ete epures a la fin des annees 1980 sous la pression des milieux « bien-pensants » qui regnent aujourd’hui dans les medias francais.
La presse généraliste:
journalisme d’information ? journalisme d’opinion ?
La plupart de nos médias sont engagés, les journalistes adherent à l’orientation politique-maison laquelle est en général opportuniste et démagogique (il faut bien vendre!).
La presse d’informations brutes peut elle exister ?
Quelquefois , lisant un article économique, je me dis que c’est de l’information; mais n’est-ce pas parce que je ne connais rien au sujet ?
Peut etre que si je connaissais l’économie, je dirais « quelles conneries ! »
Chacun d’entre nous a des connaissance quelque part par profession, par études, que ce soit sur un pays, un hobby, or combien de fois -lisant un article sur un sujet connu- ne vous étes vous pas dit « ils racontent n’importe quoi! »
Ce qui est vrai pour des sujets qui nous sont familiers, l’est surement sur les autre sujets.
Donc il n’y a de journalisme d’information que si on ne connait pas le sujet, ce qui permet de gober des écrits superficiels, infantiles ou dogmatiques (le plus souvent).
Les blogs (ALC, Mediapart, Rue89,…) sortent une information, y collent un chapeau pour faire le buzz et ensuite ce sont les commentaires des lecteurs qui se chargent de faire la cuisine.
c’est quelque fois interessant, qqf amusant, qqf indigeste, qqf insupportable (cf le dernier sur le Tibet !)