Le Parti communiste chinois (PCC) a achevé son congrès dimanche en approuvant un modèle de développement plus rationnel pour la quatrième économie mondiale et en ouvrant la voie à un pouvoir accru du président Hu Jintao.
Secrétaire général du parti depuis 2002, Hu, 64 ans, devrait être reconduit pour cinq ans à ce poste, lundi, lors de la désignation de la nouvelle équipe dirigeante.
Mais dès dimanche, le numéro un chinois a marqué des points.
Avant la cérémonie de clôture du congrès au Palais du Peuple à Pékin, quelque 2.200 délégués, réunis depuis lundi, ont fait inscrire dans les statuts du parti la notion de « développement scientifique » chère au chef du PCC et de l’Etat.
Hu devient le quatrième dirigeant chinois à marquer de son empreinte la constitution du PCC, après Mao, Deng Xiaoping et Jiang Zemin.
« Il a désormais toutes les armes pour s’affirmer au cours des cinq prochaines années », commente Ralph Cossa, spécialiste de la Chine à Hawaii.
Durant ce congrès, Hu a insisté sur la nécessité d’un « développement équilibré pour assurer une croissance saine et rapide » du géant asiatique, pays le plus peuplé au monde (1,3 milliard d’habitants) en passe de devenir la troisième économie de la planète.
Au titre des problèmes à résoudre, Hu a cité la répartition des revenus, l’emploi, la protection sociale, la santé et l’éducation.
Dans un bref discours de clôture dimanche, il a appelé ses camarades à « persévérer sans défaillance dans la politique de réforme et d’ouverture » et à « promouvoir le développement scientifique et l’harmonie sociale ».
Comme les analystes l’avaient prévu, si le parlement du parti a donné sa bénédiction à une rectification économique nécessaire pour éviter une implosion sociale, il n’a pas fait preuve d’audace en matière politique.
Le parti affirme désormais vouloir gérer le pays de manière, plus efficace, moins bureaucratique, mais sans ouverture politique majeure.
C’est bien « l’étendard du socialisme à la chinoise » que Hu continue de brandir.
Les discussions de délégués durant la semaine écoulée ainsi que leur approbation presque unanime des décisions déjà prises en haut lieu ont donné une image sclérosée d’un PCC aux commandes depuis 1949.
La démocratie de type occidental n’est pas au programme des cinq années à venir.
Pour son nouveau mandat, Hu aura à ses côtés une équipe plus favorable que celle dont il avait hérité en 2002, sous la pression de son prédécesseur Jiang Zemin.
Le dernier Comité permanent du Bureau politique du parti, noyau dirigeant désigné il y a cinq ans, comportait neuf membres.
Si cette direction suprême, qui sera connue lundi, est ainsi composée, quatre nouvelles têtes feront leur entrée.
Le congrès a entériné le départ de trois des neuf plus hauts dirigeants chinois, y compris le vice-président de la République Zeng Qinghong, considéré par certains experts comme un rival de Hu Jintao.
Zeng, Luo Gan et Wu Guanzheng n’ont pas été réélus au comité central du PCC. Ils ne pourront pas faire partie de la direction suprême dont ils étaient membres depuis 2002.
Les départs de Luo et Wu, 72 et 69 ans, étaient attendus. Celui de Zeng, 68 ans, numéro cinq dans la hiérarchie du régime et vice-président de la République, était en discussion.
Ces retraits, ainsi que le décès d’un autre haut dirigeant cette année, ouvrent la voie à la promotion de responsables proches de Hu Jintao ou pouvant lui être fidèles.
« Cela restera une direction essentiellement collective », prédit toutefois Paul Harris, politologue à Hong Kong.
Les patrons de Shanghai, Xi Jinping, et de la province du Liaoning (nord-est), Li Keqiang, sont les plus souvent cités pour rejoindre le cénacle.
« Hu aura sûrement encore des difficultés (à s’imposer) mais dans l’ensemble il peut être heureux de la tournure des événements », estime le sinologue Willy Lam.
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