C’est au dernier étage de la Beijing Today Art Gallery que François Bossière, peintre français, expose ses œuvres « Suite en jarre majeure».

Tout commença dans le sud de la France. Une visite archéologique dans le Languedoc et voilà, François Bossière rencontre sa première jarre… Les réminiscences se feront sentir quelques années plus tard …
Elève brillant, « matheux », et une carrière de professeur d’arts plastiques plus tard, le voilà à Pékin où sa verve s’exprime sans barrières. Le peintre a rencontré à Paris en 1990, Yu Shuo, qui deviendra son épouse. Quinze ans plus tard, il réside à Pékin et enseigne à présent la couleur à l’école des Beaux-Arts de Xi’an. Pour lui, « vivre en Chine c’est faire chaque jour l’expérience d’une fringale de connaissances et de rencontres. »
François Bossière maîtrise deux pratiques artistiques bien distinctes : l’huile et l’encre, matériaux pourtant à priori incompatibles. Les peintures à l’huile qu’il expose en ce moment sont le fruit d’un travail à partir de la forme unique de la jarre. Pour le peintre, la jarre a tout d’abord un rapport à l’histoire et à la mémoire de l’humanité, on lui donne aussi un rapport à la féminité, à ses courbes.
François Bossière travaille sur le principe de la série, « pour se libérer de la description » ce qui donne à ses œuvres, d’une grande diversité, une originalité certaine.
Une autre facette de cet artiste à la personnalité surprenante se comprend à travers ses tableaux à l’encre de Chine. Il note que la technique est adaptée au papier chinois, plus absorbant et dont le premier coup de pinceau est définitif. Inspiré par Thelonious Monk dans son concept d’improvisation, F.Bossière se laisse aller à ses rêveries multiculturelles, bien loin de toute « chinoiserie », toiles à l’encre sur lesquelles il assume lucidement les tensions et les incertitudes que traversent notre époque.
Mais finalement la grande question reste la manière dont son travail est reçu par le public chinois. Les premières expositions en Chine lui ont permis, grâce aux tables rondes organisées pendant les vernissages (tradition purement chinoise), de comprendre la réceptivité que ce peuple a de l’art en général.
Les Chinois s’interrogent au premier abord sur la signification du tableau. « Qu’est ce que cela veux dire ? » est une question qui est souvent revenue lors de vernissages. Avec le recul, le peintre résume le concept esthétique chinois comme étant celui que nous avions en France il y a un siècle.
Cette année donc, l’esthète a gagné son pari, son travail à l’encre a reçu un vif succès de la part de la presse et du public pékinois. Le message est passé grâce à son changement de technique et à l’utilisation des « cinq couleurs de l’encre, pour plus de nuances ».
Retrouvez l’exposition « Suite en jarre majeure » à la Beijing Today Art Gallery, Bâtiment 4, N°32 Baiziwan Road, Chaoyang District, Beijing.
Horaires d’ouverture : 10 h – 17 h
Téléphone : 0086 (0)10-58769392
E-mail : [email protected]