Deux semaines après l’arrestation d’un capitaine chinois et de son équipage près des îles contestées de Diaoyu (Senkaku pour les Japonais), la situation diplomatique ne semble toujours pas prête de se débloquer, et de petites répercussions s’observent de part et d’autre.

Alors que le Japon, qui avait libéré le reste de l’équipage, a annoncé dimanche la prolongation de dix jours de la détention du capitaine malgré les protestations chinoises, c’est le premier ministre en personne qui a cette fois élevé la voix.
Wen Jiabao, actuellement à New York pour l’assemblée générale des Nations Unies, a demandé mardi la libération inconditionnelle du capitaine, reprenant à son compte le message inlassablement répété par la Chine depuis le 7 septembre.
Sa détention « est illégale et pas raisonnable, et a causé des dommages sérieux au capitaine et à sa famille. Les îles Diaoyu sont nos terres sacrées, a déclaré M.Wen. Je demande fermement au Japon de libérer sans conditions le capitaine. Si le Japon continue à agir délibérément, la partie chinoise prendra des mesures supplémentaires, et la partie japonaise devra en assumer les conséquences« .
Mais outre l’annulation de plusieurs réunions importantes et la suspension des relations de haut niveau entre les deux parties en vigueur depuis dimanche dernier, de petites répercussions ont été observées, signe de tensions croissantes.
Les autorités du tourisme de Chine ont demandé cette semaine aux agences de voyage de cesser de faire la promotion des voyages au Japon, alors que les touristes chinois représentent un bénéfice financier croissant pour l’archipel, a rapporté le Wall Street Journal.
La semaine dernière, une compagnie pharmaceutique a annulé en signe de protestation un voyage prévu pour près de 10 000 de ses employés. Selon l’Organisation Nationale du Tourisme du Japon, l’économie japonaise devrait, rien qu’avec cela, connaître un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de yen.
La nuit dernière, des activistes du « Comité d’Action pour Défendre les Iles Diaoyu » de Hong Kong, où une partie de la population s’est également passionnée pour l’affaire, ont tenté de se rendre en bateau sur les îles pour y démontrer la souveraineté de la Chine.
Mais ils ont été stoppés par la police locale, rapporte le South China Morning Post. Leur bateau, le « Diaoyu II », a été raccompagné vers la côte par la police, malgré leur protestations et leurs accusations d' »entrave au droit de pêcher ». Depuis le début de l’affaire, plusieurs tentatives de ce genre ont déjà échoué.
Pas de pertes pour les entreprises japonaises en Chine
En début de semaine, la presse a par ailleurs rapporté une nouvelle dramatique pour les fans chinois de J-pop : les autorités chinoises ont suspendu la vente de tickets pour deux concerts du groupe SMAP, laissant présager leur annulation pure et simple.
Très populaire en Asie, le groupe devait jouer les 9 et 10 octobre à l’exposition universelle de Shanghai devant quelque 80 000 fans.
Entre temps, le ministère des Affaires Etrangères du Japon avait reporté la visite d’un groupe de 1000 élèves, initialement prévu par Wen Jiabao et son homologue de l’époque Yukio Hatoyama pour « favoriser les échanges personnels et culturels ».
Selon le site Japan Today, c’est la Chine qui a provoqué ce report en refusant finalement d’accueillir ce voyage.
Enfin, dans l’est de la Chine, les autorités locales ont officiellement accusé des cadres de Toyota de corruption. Et si selon le Wall Street Journal, des personnes prochent de l’affaire démentent toute relation avec les tensions diplomatiques, certains soupsonnent les autorité d’avoir profité de la période pour sortir l’affaire.
A noter qu’en règle générale, les entreprises japonaises présentes en Chine n’ont pour l’instant pas constaté de baisses de leurs vente, selon la Chambre de Commerce du Japon.

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