Ils sont riches mais se sentent seuls : le succès financier leur a donné beaucoup mais a parfois oublié de leur apporter l’âme sœur. Attristées par cette injustice, des agences matrimoniales se sont spécialisées dans le service à la haute société, avec une idée fixe : l’argent mérite ce qu’il y a de mieux.

Le 25 juin, à Wuhan, dans la province du Hubei, les candidates qui avaient répondu présentes paraissent sûres de leurs charmes. Une soixantaine de jeunes filles, présélectionnées il est vrai, font la queue pour se présenter sur un petit podium monté pour l’occasion.
Bikini, robe d’été colorée, fleur dans les cheveux, les candidates ont soigné les détails pour un objectif affiché dans le titre de l’évènement : « Rencontrez un riche héros ».
Face à la scène, assis à l’ombre de parasols, les hommes ont subi une sélection encore plus drastique : un patrimoine d’au moins 3 millions d’euros ou un revenu annuel de 100 000 euros était exigé à l’inscription. Et pour éviter les piques assiettes le droit d’entrée a été fixé à 99 999 yuans (11 000 euros).
La fuite des valeurs ?
Ce genre d’évènement se multiplie en Chine, inspirant des commentaires acides à la presse du pays.
« Ces rencontres organisées permettent aux filles les plus matérialistes de poursuivre leurs rêves » analyse le Huaxi Metropolis Daily. Cela « montre que les valeurs spirituelles et sociales que le peuple chinois a poursuivies pendant des siècles ont laissé la place à la vulgarité et la vanité pompeuse. »

Certains pourraient objecter que la recherche d’un bon mariage est la réaction à l’explosion du coût du logement ou à la difficulté de trouver un emploi bien payé. « La vérité, c’est que les femmes qui font un tel choix perdent la foi dans la vie et l’amour », tranche le même journal.
Les millionnaires semblent épargnés par la critique : « on ne peut pas empêcher les riches de faire ce qu’ils veulent ».
Des âmes riches et esseulées qui ne sont pas nécessairement des hommes. Sur le site de la compagnie Golden Bachelor Matchmakers, qui se pose comme le « leader chinois de la rencontre de haute classe », les golden girls ont aussi droit de cité.
Moins exclusif, cette plateforme est ouverte à quiconque dispose de plus de 2 millions de yuans (210 000 euros). Les « membres » peuvent entrer en relation avec d’autres riches ou faire leur marché parmi les milliers de candidats, le plus souvent candidates, voulant le devenir.
Sur la page des « hommes de diamant » disponibles, les photos de profils montrent souvent des voitures de luxe : qu’importe le physique si on a l’argent.
Millionnaire, quelle galère
Matérialistes, les Chinois ? Pragmatiques répondront les intéressés : de nombreuses études montrent que les questions d’argent sont les causes principales de divorce en Chine. Choisir un fiancé très riche, c’est bâtir son couple sur du solide.
Le système est aussi très apprécié du côté des millionnaires, pour qui parait-il ce n’est pas toujours facile de trouver une fiancée. Gong Haiyan, organisateur d’évènements interrogé par NBC News, explique que ces bachelors « ne veulent pas afficher au grand jour qu’il sont à la recherche d’une femme. Et ils savent que si ils cherchent par eux même, ils risquent de tomber sur des chercheuse d’or ».
D’où le défilé de candidates pour qui le « riche héros » est avant tout un amour véritable…
Prochain rendez-vous pour les nabab abandonnés et les bimbos intéressées (par le grand amour), Sanya, sur l’île de Hainan, début octobre. Déjà 1700 participants, et les inscriptions sont toujours ouvertes.
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