Pékin et la presse locale commencent à s’intéresser au scandale international des implants cancérigènes de la société française PIP. Commercialisées en Chine depuis 2009, elles seraient toujours utilisées par les praticiens du pays.

France, Angleterre, Espagne, États-Unis ou Venezuela… l’affaire des prothèses cancérigènes « PIP » marque l’actualité mondiale de ce début d’année, et commence à faire parler d’elle en Chine.
« Trésor Beau et Précieux »
Le « Beijing Legal Evening News » constatait la semaine dernière que ces prothèses mammaires, supposées cancérigènes, étaient « toujours utilisées par de nombreux établissements qui pratiquent la chirurgie plastique en Chine ». D’après le quotidien de Pékin, elles auraient été mises sur le marché en 2009 par le revendeur Shenzhen Wien Tech Limited Company. Commercialisées sous le nom de Baolibei, « Trésor beau et précieux », elles auraient bénéficié d’une bonne publicité de la part des spécialistes et de sites internet spécialisés.
Au centre du scandale, la société française Poly Implant Prothèse (PIP), qui produisait ces implants à bas prix et les exportait dans le monde entier jusqu’en 2010. 20 cas de cancer ont été signalés chez des porteuses Françaises, sans que le lien de causalité ne soit formellement établi.
Paris a toutefois pris des mesures de précaution en ouvrant une enquête et en appelant les 30 000 femmes concernées à se faire examiner. Le scandale est rapidement devenu « planétaire » : au moins 40 000 porteuses sont recensées en Grande-Bretagne, et l’implant faisait parti des produits les plus populaires d’Amérique Latine.
L’affaire « PIP » ne faisait jusqu’à présent pas beaucoup parler d’elle en Chine, mais la presse a fini par s’intéresser au sujet, alors que l’industrie de la chirurgie plastique y est en plein boom depuis quelques années.
Le journal « Jeunesses de Chine », ainsi que le « Xinjingbao » y consacrent cette semaine un dossier spécial, mais se concentrent sur la contagion du scandale dans le monde. Il faut dire que Pékin se montre pour le moment discret sur le sujet : aucune annonce officielle n’a été publiée par les autorités.
Enquête ouverte par Pékin
Le « Beijing Wanbao » rapporte toutefois que la Direction Nationale du Contrôle de la Médecine a diligenté une enquête auprès du revendeur. Selon le quotidien, 912 exemplaires auraient été importées, et 151 prothèses resteraient actuellement en stock. L’enquête en cours n’a pour le moment révélé « aucun incident particulier », mais elle se limite aux implantations opérées sur le territoire chinois par le circuit d’importation légale.
Alors que les riches Chinoises dépensent de plus en plus dans la chirurgie plastique – « quatrième poste de budget discrétionnaire des plus fortunés », d’après le Ministère de la Santé Chinois -, beaucoup d’entre elles choisissent de se faire opérer à l’étranger.
La société « PIP » est accusée d’avoir utilisé dans la fabrication de ses prothèse un gel industriel normalement destiné à une utilisation dans le bâtiment ou l’électronique. L’enquête française essaye de déterminer comment les implants ont pu éviter les tests cliniques. 400 à 500 000 femmes dans le monde seraient porteuses de ces prothèses mammaires, une « bombe à retardement » pour le Quotidien du peuple.
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A jouer avec le feu, on finit par se brûler… En France comme en Chine!
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Le chrono est déclenché. La France traitera-t-elle le problème PIP avec la même célérité que la Chine a traité le problème Sanlu ?
Parce que s’il y en a qui rêvaient encore que la mauvaise gestion de la qualité était un problème sino-chinois, je pense qu’ils sont bien réveillés maintenant…
Quelles explications a-t-on pour le problème pip ? La rentabilité.
Bref, le fric. Comme en Chine. Amusant, hein ?
OK, rien à voir, il n’y a pas de corruption dans cette affaire.
Faire des conneries pour le fric, s’il n’y a pas de corruption, c’est sans doute moins grave.
On ne corromps pas les actionnaires. En effet, la corruption implique un choix. Avec les actionnaires, on ne discute pas. On paye ou on crève.
Comment on fait pour payer ? C’est pas leur affaire. Ils ne sont pas responsables. Il ne manquerait plus que ça qu’on puisse se sentir coupable d’avoir gagné du fric avec du fric sans risque…(enfin sans risque pour soi-même, les autres, on s’en fout).
Plusieurs questions pour y voir plus clair :
– depuis quand les ventes ont ete effectivement arretees ?
– les societes acheteuses dans le monde ont-elles ete prevenues des risques ?
– Ces societes ont-elles repercute l`information sur leurs clients ?
– qu`est-ce qui a ete fait des stocks restants ?
Je crois que pour le moment, on en est encore à la phase « il est possible qu’il ne puisse pas être prouvé que ces prothèses provoquent des cancer ».
C’est vrais qu’obtenir des preuves en cancérologie est moins facile que pour une insuffisance rénale.
Donc c’est bien pratique: pip pourra tout aussi bien s’en tirer comme victime du principe de précaution.
La societe PIP etant en faillite depuis 2 ans, je ne sais pas qui va payer…
Mais les hopitaux peuvent proposer de retirer les implants gratuitement.
En Chine, l`affaire de lait en poudre a la melanine, c`etait pour les chinois, et ca a ete traite en interne.
Ici, nous avons affaire a un probleme international.
qui va payer demandes-tu ? Pas PIP c’est sûr. les assurances de l’entreprise ne le garantiront pas, elles ne garantissent pas une escroquerie ..
En France les pouvoirs publics ont ordonné à la Sécu de prendre en charge l’ablation de TOUTES les prothéses PIP (et le remplacement de la prothése pour celles qui s’étaient fait poser ça suite à un cancer)
Le probléme est que les chirurgiens ne se contentent pas du « tarif Sécu » et demandent des suppléments++
Qui va payer ? Les hopitaux ? ce ne sont pas eux qui les ont posés, et de toute façon l’hopital est entierement financé par la Sécu (dotation annuelle).
Moralité c’est la Sécu. Rappel: l’argent de la Sécu ne tombe pas du ciel, ni de l’impôt, la Sécu française fonctionne uniquement avec les cotisations des salariés et des employeurs
En Chine il n’y a pas de Sécu suffisamment généralisée et solide pour payer donc ce sera par l’impôt…on peut penser.
Là où ça va chauffer, c’est parait-il au Bresil, pays du corps-roi. Nos belles créatures étaient tout en plastique: seins, fesses, mollets..
Remarque.. une Chinoise équipée de 95D ça doit faire bizarre