L’affaire des rapatriements forcés de Nord-Coréens sembre prendre de l’ampleur. Le président Sud-coréen Lee Myung-Bak s’est pour la première fois exprimé sur cette polémique, lors d’une conférence de presse ce mercredi.
“Le gouvernement chinois doit traiter les déserteurs nord-Coréens en accord avec le droit international, et non comme des criminels« , a-t-il commenté. Le Parlement et le Ministère des Affaires Etrangères de Corée du Sud multiplient les appels pour que Pékin ne renvoit pas vers le pays qu’ils ont fuit un groupe de Nord-coréen arrêtés dans le Nord-Est de la Chine.
Des douzaines de manifestants se sont rendus à l’ambassade de Chine pour défendre le sort de plus de cette trentaine de fuyards, alors que Pékin a annoncé son intention de les reconduire à la frontière dans les jours à venir.
Après les protestations des ONG, ce sont des célébrités du Sud, ainsi que des étudiants réfugiés qui ont manifesté. Masqués, ils tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « sauvez mon ami » ou « sauvez ma famille ».
D’après les spécialistes du pays le plus fermé du monde, les déserteurs seraient plus sévèrement punis depuis la mort de Kim jong Il, alors que Pyongyang craint des mouvements de masses pendant la période de transition de pouvoir.
Les fuyards risquent non seulement d’être exécutés ou envoyés dans un camp de prisonniers mais aussi de voir trois générations de leur famille punies à leur tour, d’après une manifestante.
Un jeune réfugié à Séoul a expliqué au Wall Street Journal avoir « assisté à une exécution publique dans le nord » ajoutant que « la situation serait horrible pour eux » s’ils étaient rapatriés.
La Chine et la Corée du Sud ont des vues divergentes concernant le statut des émigrés nord-coréens. Pour la Chine, ils ne sont que des « émigrants économiques clandestins » exclus de la catégorie des « réfugiés » protégés par la convention de 1951.
Un porte-parole coréen a déclaré que le gouvernement « a demandé à maintes reprises aux autorités chinoises de ne pas rapatrié les déserteurs par la force » ajoutant qu’elles devraient « les envoyer dans un troisième pays selon leur volonté ».
Le Ministre des affaires étrangères sud-coréen a déclaré qu’il envisageait d’évoquer la question des réfugiés nord-coréens lors du prochain Conseil des Nations Unies sur les droits de l’Homme à Genève à la fin du mois.
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Ca fait longtemps que les fuyards rapatriés sont soit exécutés soit envoyés dans les camps de la mort (où ils rejoignent leurs familles, qui y sont envoyés dès que le pouvoir se rend compte de la désertion), et ça fait longtemps aussi que le régime de Pyongyang considère que les fautifs doivent être punis sur trois générations. En quoi est-ce qu’ils sont punis plus durement maintenant?