Des représentants des ministères de la Défense et des Affaires étrangères japonais et américains doivent examiner ensemble, le mois prochain, plusieurs scénarios de situations d’urgence à Taïwan, notamment l’invasion de l’île par la Chine, dont les capacités militaires ne laissent pas d’inquiéter le Pentagone et ses alliés japonais.
Ils envisageront ainsi une hypothétique déclaration d’indépendance de Taïwan suivie d’une intervention militaire chinoise, précise Kyodo, citant des sources gouvernementales américaines et japonaises anonymes.
Pékin a menacé d’écraser toute vélléité d’indépendance de Taïwan, séparée de fait du continent depuis 1949 et sur laquelle sont pointés près de 800 missiles balistiques chinois.
La coopération militaire entre Japonais et Américains pourrait alors se manifester par un appui logistique des premiers et des opérations de ravitaillement, ainsi que par des missions de sauvetage de soldats américains portés disparus ou des inspections de navires, selon Kyodo.
Selon Kyodo, cette initiative réflèterait les opinions « pro-Taïwan » du Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe, un anticommuniste convaincu.
Mais de tels projets sont susceptibles d’irriter la Chine, au moment où le Premier ministre japonais Shinzo Abe, un nationaliste pragmatique, a fait de la réconciliation avec la Chine un objectif prioritaire de sa politique étrangère. En février 2005, le Japon avait provoqué la fureur de la Chine en signant avec les Etats-Unis une déclaration stipulant des « objectifs stratégiques communs » et englobant le détroit de Taïwan, ce qui avait déclenché une grave crise diplomatique entre Tokyo et Pékin.
Par ailleurs, selon le quotidien Asahi Shimbun, Tokyo et Washington travaillent depuis décembre sur des plans militaires conjoints en cas de crise majeure dans la Péninsule coréenne, y compris en cas d’attaque de missiles nord-coréens contre l’Archipel.
Selon ces plans, qui doivent être finalisés cette année, Tokyo prodiguerait également une aide logistique aux Américains, notamment ravitaillement et opérations de recherches, selon l’Asahi, citant des sources officielles japonaises et américaines anonymes.
Les Etats-Unis souhaitent avoir finalisé les plans d’une telle riposte commune avant le second semestre 2007, ajoute le quotidien de gauche.
Le ministère japonais de la Défense s’est refusé à tout commentaire.
Tokyo et Washington coopèrent pour mettre en place un système commun de défense antimissile au Japon, depuis qu’un missile nord-coréen a survolé l’Archipel lors d’un essai en 1998.
Ils ont en accéléré le développement depuis la crise des missiles nord-coréens du 5 juillet et l’essai nucléaire du 9 octobre.