VIDÉO. Depuis trois ans, l’ « île rebelle » s’est ouverte au tourisme continental. Un voyage insolite au pays de la démocratie pour les groupes encadrés venus de République Populaire.

C’est un des points forts du bilan de Ma Ying-jeou, le président taïwanais fraîchement réélu : depuis 3 ans, la petite République de Chine a ouvert ses portes au touristes venus de sa grande voisine, la République Populaire. C’est plus de 5 millions de continentaux qui sont venu visiter l’ « île rebelle », à la recherche des paysages et de l’animation taïwanaise.
Un voyage insolite dans ce petit état souverain que Pékin considère comme une province, connu pour sa démocratie très active. Difficile de ne pas mélanger politique et tourisme quand les groupes arrivent en pleine campagne électorale, ou que les monuments visités louent la mémoire des leaders nationalistes plutôt que des dirigeants communistes à qui ils étaient opposés.
Pour éviter la confusion des genres, Pékin encadre ses touristes et les protège des tentatives de sensibilisation d’activistes locaux.
Le reportage de Lily Eclimont et Manuel Rambaud :
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quelques sous-entendus pour pas grand chose…
De toute façon que ce soit partout dans le monde et y compris en Chine continentale même, les touristes chinois se déplacent toujours en groupe et donc « encadré ». Ils aiment bien ça.. et c’est aussi une question de langue, selon l’age, le milieu social, la région d’origine, tout le monde ne parle pas le mandarin, y compris en Chine.
Je ne sais pas si le mandarin est actuellement la langue officielle de Taiwan. Ni d’ailleurs quel était le peuplement e la langue avant l’arrivée des nationalistes. Probablement à tort, on a l’idée en Occident que Formose a été peuplée par les nationalistes.. mais avant ?
Le mandarin est la langue officielle de Taïwan, avec un accent caractéristique mais qui ne gêne en rien l’intercompréhension avec le continent. C’est peut-être plutôt l’écriture en idéogrammes traditionnels qui peut constituer une petite barrière linguistique. On y parle aussi beaucoup taïwanais (une variante du hokkien) et hakka, et les langues aborigènes ultra-minoritaires, mais le mandarin est compris partout.
Pour faire simple, l’île avant 1600 avait une population apparentée aux Mélanésiens : certaines tribus ont été exterminées, mais les autres représentent aujourd’hui 2% de la population. De 1600 à 1900 : colonisation incitée par les empereurs chinois, pour faire pièce aux premières implantations occidentales (hollandaises, notamment). Cette immigration est venue en grande partie du Fujian, par proximité géographique. En 1949 : afflux de réfugiés (surtout KMT, mais pas seulement) : ils ont constitué (je crois, à confirmer) environ 10% de la population de l’époque, ce qui était peu et beaucoup à la fois. C’était il y a 60 ans : ce segment très marqué de la population se dilue progressivement, mais n’a pas disparu.
Pour mémoire, Pékin classe tous les aborigènes taïwanais dans une même nationalité (Gaoshan = peuple des hautes montagnes, vers lesquelles ils ont été repoussés par les colons du continent), alors que Taïwan en identifie quatorze, dont certaines n’ont rien à voir entre elles.
Bonjour,
A vrai dire, je ne sait pas quelle idée on a en Occident ( ni en Orient d’ailleurs!).L’île de Taiwan avait un fond de population chinoise bien avant l’arrivée des Nationalistes. On y parlait un dialecte chinois, le même qu’au Fujian voisin. On y parle à la fois un très bon mandarin et le parler local. Lorsque les Nationalistes sont arrivés, ils n’ont pas été très bien accueillis et le clivage entre les populations des deux origines différentes existe toujours. Taiwan avait été annexé au Japon depuis la fin du 19ème siècle et bien des Taiwanais rêvaient à l’indépendance en 1945. Le rêve fut de courte durée. Les indépendantistes furent massacrés (exécutions, disparitions…) en 1947. Encore des massacres passés aux oubliettes de l’Histoire car il est interdit d’en parler des deux côtés du détroit. On nous ressort toujours cette fameuse démocratie de Taiwan. Elle est réelle mais on oublie de dire que cette démocratisation est récente. Le Guomindang fit d’abord régner la dictature (avec beaucoup plus de libertés que du côté communiste). Comme partout dans le monde chinois, on trouve dans les montagnes les survivants des populations antérieures de civilisation non chinoise montrant leurs beaux atours colorés aux touristes.
« Il est interdit d’en parler des deux côtés du détroit ».
Non, il n’est pas du tout interdit à Taïwan de parler de la Terreur Blanche à Taïwan. Le 28 février est un jour férié, le Musée du souvenir 228 dans le parc du même nom au coeur de Taipei traite largement de la chose, et la commémoration officielle était présidée l’an dernier par Ma Ying-jeou et Wu Den-yi, réélus le WE dernier à la présidence et vice-présidence de Taïwan.
@ cahier
Dont acte! Merci de cette précision. Mes informations sur Taiwan datent quelque peu…
Taiwan a ete le dernier bastion de la dynastie chinoise des Mings contre les envahisseurs mantchous.
Sinon ceux qui pronent l’independance de Taiwan sont ceux qui choisissent le camp du regionalisme alors que ceux qui pronent le rattachement au continent sont ceux qui pronent la carte de la civilisation.
« le dernier bastion ? » bah dis donc ! ensuite il ne leur restait plus qu’à apprendre à nager.
Pas grave.., tous les envahisseurs ont été digérés par l’immensité de la Chine et de sa population. Mandchous, Mongols ont été assimilés, intégrés.
Comme dirait la chanson française » et tout ça, ca fait d’excellents chinois ! »
@fang fang
Ils n’ont pas appris à nager! Les mandchous ne leur ont pas laissé le temps. La population côtière fut déportée au centre de l’île. La moitié moururent.
Alors que l’on donne comme date 1644 pour la fin des Ming (date quelque peu arbitraire car la guerre ravagea la Chine pendant pluisieurs années), Taiwan ne devint mandchou qu’en 1683.
Le grand héros anti-mandchou était Zheng Chenggong (connu en Europe sous le nom de Koxinga). Les Mandchous ont été pour la plupart assimilés (quand ils n’ont pas été massacrés durant la révolte des Taiping ou en 1911). Certains des Mandchous plutôt que d’apprendre à nager ont pris des bateaux et ont émigré pour former des contingents de professeurs de chinois à l’étranger. Ainsi vont les révolutions… Dans les années 1920 à Paris, on pouvait prendre un taxi conduit par un prince russe pour aller prendre un cours de chinois chez un prince mandchou. On fréquentait du beau monde, à l’époque!