Le taxi chinois est le moyen de transport le plus utilisé des étrangers.

Adeptes des transports en commun, passez votre chemin. Les villes chinoises ont beau se développer intensément, le moyen le plus pratique pour se déplacer est bel et bien le taxi. Pour ceux qui aiment voyager avec chauffeur, la Chine est un paradis où l’abondance, les prix et le service sont irrésistibles.
Il suffit de lever la main. Dans n’importe quelle ville de Chine et à n’importe quelle heure, il est vraiment aisé de trouver un taxi parmi le million qui circule en Chine. Les voitures sont de qualité très inégales mais facilement reconnaissables. Chaque ville a ses spécificités. Shanghai est saturée de Volkswagen Santana, Wuhan regorge de Citroën Fukang, Pékin est en train de troquer toute sa flotte de taxis contre des Hyundai Elantra flambant neuves. Mais si les prix fluctuent selon la ville, ils ne dépendent en revanche pas de la qualité du taxi.
A l’intérieur, le chauffeur est parfois caché derrière une cage, plus aménagée pour vous protéger de lui que l’inverse. La climatisation est souvent enclenchée à provoquer des chocs thermiques mais l’ambiance y est rarement inconvenante. Vérifiez par précaution que le compteur a été mis en route. Mais si les conducteurs s’embarrassent rarement de bonnes manières, ils sont le plus souvent sympathiques, même avec les étrangers.
Il faut cependant bien noter qu’ils parlent rarement le français ou l’anglais, voire même le chinois si on considère l’accent caricatural qu’ils tendent à adopter. Dès lors, pour arriver à destination, quelques astuces : les taxi-cartes d’Aujourd’hui la Chine bien sûr, mais aussi les cartes de visite qui se collectionnent dans le pays. En cas de problème, avoir le numéro de téléphone de l’endroit où vous vous rendez ou d’un sinophone arrange toujours la situation. Les chauffeurs n’hésitent pas à prêter leur propre téléphone ! En dernier ressort, les quelques indications de direction en chinois s’apprennent assez vite :
Yizhezou : tout droit
Youguai : à droite
Zuoguai : à gauche
Daole ! : je suis arrivé !
Sur la route, les taxis chinois ont la conduite brutale. Accélérations, freinages et changements de file soudains rendent le trajet mouvementé. Les conducteurs commettent rarement d’excès de vitesse et maîtrisent bien leur rétroviseur. Mais il y a de quoi s’étonner lorsque les chauffeurs vont déconseillent d’attacher votre ceinture.
Une fois arrivé, n’oubliez pas de demander votre « fapiao » : une petite facture qui vous sera indispensable pour retrouver la voiture au cas où vous y avez oublié un effet. Christophe, un expatrié de Pékin est épaté : « Ils sont vraiment honnêtes ! Quand tu oublies quelque chose dans le taxi, si tu as conservé la note, tu appelles et tu retrouves toujours tes affaires. Ca n’arrive pas dans un autre pays !« . Tant que vous restez à l’écart des taxis illégaux, souvent de couleur noire, les entourloupes sont en effet très rares.
Pourtant, le service met en relation des personnages aux revenus fort différents. Si les prix paraissent dérisoires aux Occidentaux ou aux Chinois aisés qui constituent le gros des clients, les chauffeurs ont eux, un niveau de vie plus spartiate. Kang Weiguan conduit l’un des 67 000 taxis de Pékin : « Je travaille quinze heures par jour, un jour sur deux, en alternance avec ma femme. Nous gagnons 5 700 yuans (570 €) par mois. » Un salaire bien plus élevé que la moyenne, mais acquis au sacrifice de leur vie de couple. Les récentes augmentations du prix des courses n’y ont rien fait : « Pour nous, ça n’a rien changé ! Tout va à la compagnie pour compenser la hausse du pétrole. »
Kang Weiguan n’a pourtant pas à s’inquiéter. Tant que la Chine ne se sera pas dotée de transports publics étendus, même à 2 yuans le kilomètre, même avec un trafic et une pollution infernale, les taxis chinois continueront à être suffisamment attrayants pour nous séduire dans tous nos déplacements.
Indicatif, le prix des taxis :
Pékin : 10 yuans pour une course courte, 11 le soir, 25 yuans pour 10 kilomètres
Shanghai : 11 yuans pour une course courte, 14 le soir, 30 yuans pour 10 kilomètres
Wuhan : 8 yuans pour une course courte, 18 yuans pour 10 kilomètres
– Prix d’une course entre l’aéroport et le centre de Pékin : environ 80 yuans, soit le prix indiqué au compteur plus 10 yuans de péage