Les Beijing Beatles assurent le spectacle lors de la soirée de réouverture du Beermania, ce samedi 9 juillet à 21h. Rocks de légende et perruques rétros, une soirée à ne pas manquer.

Gringo, Raul, Don et Jorge. Ça vous rappelle quelques chose ? Pas d’inquiétude, si les noms sont déformés, la musique, elle, ne l’est pas. Quand les Beijing Beatles jouent leurs premières notes dans un bar, c’est toute la rue qui tend l’oreille.
Perruques, costumes, et surtout guitares
Le public triple en quelques minutes, invariablement attiré par les sons de « Can’t buy me love » ou de « She loves you ». Les lèvres remuent mécaniquement sur les titres les plus connus et les jambes les imitent sur les quelques perles rock auxquelles le groupe s’est attaché.
Pas de déception une fois entré, un concert des Beijing Beatles, c’est deux heures de bonne musique mais aussi du spectacle. Costume gris sans cols et les coupes de cheveux MopTop, c’est tout le Liverpool de 1963 qui se retrouve transporté dans un bar pékinois.

« C’est ça qui est magique avec Pékin : 200 kuais et une photo, et tu ressors d’un tailleur habillé en Ringo Starr. Le plus drôle c’est que ça n’étonne personne! » explique Don, qui quand il n’est pas Mc Cartney est importateur de guitares.
« Ce qui coûte le plus cher, ce sont les perruques, rajoute Jorge, un australien avec 12 ans de Chine derrière lui. Vous pouvez pas vous imaginer la vitesse à laquelle on perd nos cheveux sur scène ! »
Si les Beijing Beatles louent leurs services dans les bars ou les soirée privées, ce n’est pas pour rentabiliser les perruques, c’est bien par passion. Éduqués au FabFour, ces quatre musiciens viennent de pays différents, travaillent dans des domaines complétement opposés, mais aiment se retrouver pour ce tribut bien rôdé au groupe mythique des 60’s.
Et on peut dire qu’ils ont le goût du détail. Jorge doit se contenir pour tenir les solos très mélodiques d’Harisson, l’accent de Paul fleure bon l’Angleterre et le jeu de Gringo se calque naturellement sur celui de son modèle.
« Je suis pas un batteur technique, confie ce Français qui a crée son entreprise d’immobilier, mais en même temps, Ringo ne l’était pas non plus ! »
« Tout le monde peut monter sur scène et prendre des poses à la Mick Jagger, explique Don. Mais les Beatles, c’est un « package », il faut faire tout ou rien ». Même les vielles querelles des grandes années du rock sont ressuscitées. « Et puis le théâtral, ça plait beaucoup au Chinois », ajoute Raul, le seul musicien professionnel de la bande.
Rock pédagogique
Des Chinois, justement, il y en a beaucoup dans la salle. Les curieux filment avec leur téléphone, mais la plupart sont trop occupés à chanter « Help! » et « Twist and Shout ».
La Chine n’a jamais été l’épicentre de la Beatlemania, mais la base de fans des Fab Four commence à être respectable pour un groupe qui a connu son apogée pendant la révolution culturelle. Sur le forum Beatles.cn, des Chinois s’échangent des commentaires sur le groupe et sur les cover band.
Chen Wan en fait partie, et il a élu son préféré : « les Beijing Beatles sont de loin les meilleurs ». Il faut dire que ce jeune homme, « fan numéro un », entretient une relation particulière avec le groupe. Dans une soirée consacrée au Beatles au Mao Live House, il répond à une question lancée par Don à la foule (« Quel livre avait avec lui l’assassin de Lennon au moment de son arrestation ? »), et gagne rien de moins qu’une guitare Burns Cobra. Il est comme ça Don.
Depuis il a appris ses premiers morceaux – des Beatles, qui d’autre – , revient voir le groupe fréquemment et surtout assure sa publicité sur les forums chinois.
La plupart des locaux ne connaissent que les grands tubes, alors les Beijing Beatles font de la pédagogie avec plaisir. Le show est divisée en deux parties correspondant à deux périodes des Beatles, avec chacune ses explications, en anglais et en chinois, et ses anecdotes sur l’histoire du groupe. Bien entendu, on change les costumes et les perruques : la tenue « Sgt. Pepper’s » est encore plus réussie que la précédente.
Passion communicative
Du bon rock’n’roll, fun et pédagogique, donc, une recette qui plaît. Des dizaines de concerts, des invitations de Qingdao à Hong-kong : les Beatles sont très demandés en Chine, et nos quatre garçons dans le vent assurent à leur place.
La ferveur est parfois si forte que tout le monde est déguisé, ou que la scène a été décorée pour ressembler à « The Cavern », le bar où les Beatles ont commencé. En concert privé à Heifei, « on était les Beatles, c’était hallucinant, des photographes partout, une arrivée de star », racontent-ils.
Un succès mérité au vu des ambiances en fin de soirée : malgré les amplis coupés par l’intervention de la police, le groupe va jouer au milieu du bar en acoustique. « Hey Jude » et autres « Come Together » dureront jusque tard dans la nuit.
C’est Où ?
Le Beermania est une institution de la bière à Pékin. Situé sur Nansanlitun, à quelques centaines de mètres au sud du Village il réouvre ce samedi 9 juillet, après de trop longues semaines de travaux d’agrandissement. Grande soirée de réouverture dès 16h, avec prix spéciaux, musique live et animations toute la nuit.
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