Tout à l’honneur du Parti qui prit le pouvoir en Chine il y a 60 ans, Tian An Men relate le mois qui précéda le 1er octobre 1949 à l’endroit où Mao allait proclamer la nouvelle république. Un condensé de propagande à ne pas manquer.

Pour bon nombre d’Occidentaux, son nom évoque un moment historique autant qu’un monument. Pourtant, le film Tian An Men relate un autre événement crucial de l’histoire contemporaine de la Chine: la proclamation par Mao de la République Populaire le 1er octobre 1949.
Un grande quantité d’événements culturels – au sens large – sont organisés à l’approche du 60e anniversaire de la naissance de la RPC: concerts, programmes télévisés, reprises d’opéras révolutionnaires, films. C’est dans ce cadre que le public a la chance de pouvoir voir Tian An Men: une heure et demie à l’honneur de la patrie et de la prise de pouvoir du parti. Les héros sont chargés de décorer le monument et la place. Si possible en 28 jours, car cela renvoie aux 28 années qui séparent la création du Parti Communiste Chinois de la fondation de la République Populaire de Chine.
Voilà donc l’intrigue posée: ces braves jeunes patriotes réussiront-ils à mettre en place une déco à la hauteur du nouveau régime ? Comme pour le Titanic, le spectateur sait dès le début comment tout cela se termine: Mao arrive à Tienanmen pour y proclamer la RPC. La scène est réalisée à partir d’images d’archives, une technique déjà employée lorsque Forrest Gump serra la main de Richard Nixon.
Du générique de début jusqu’à cette scène finale, tout n’est que solidarité et patriotisme, sur fond de musique bouleversante. La faucille et le marteau sont hissés puis retirés, pour des questions d’esthétique. Les jeunes compères sillonnent Pékin à la recherche d’un vieil homme capable de réaliser de gigantesques lanternes rouges. Arrivés aux bains publics, quelqu’un leur demande quelle est la signification de l’adjectif « populaire » dans le nom de la nouvelle république. « Suis-je moi aussi un membre du peuple » s’interroge-t-il ? « Bien sûr, nous sommes tous le peuple de Chine: toi, moi, le président Mao » lui répond un jeune homme.
La date fatidique approche à grands pas et les difficultés s’accumulent. Heureusement, malgré les hauts et les bas, tout le monde se nourrit des expériences des autres. L’ouvrier qui tombe du haut des échaffaudages qui entourent Tienanmen se rétablit en temps et en heure pour la cérémonie. Ses camarades sont à son chevet. Chacun retire une belle leçon de cette expérience. Puis un orchestre joue l’Internationale.
La veille du grand jour, l’un des artisans des ornementations de Tian Anmen est contraint de partir retrouver sa famille. Il est emplit de tristesse: il ne pourra pas assister au discours du président Mao. Il plante une petite fleur sur la place et lui dit : « Petite fleur, n’oublie pas de bien regarder le président Mao pour moi ». A ne manquer sous aucun prétexte.
Tian An Men, en Chine dans les cinémas jusqu’au 3 octobre, en chinois sous-titré anglais.
